FIL INFO – Les enseignants du collège Jules-Vallès de Fontaine faisaient grève, ce jeudi 14 février. L’enjeu de cette mobilisation ? Dénoncer leurs conditions de travail, une dotation globale horaire à leurs yeux insatisfaisante mais aussi les heures supplémentaires. Un mouvement très suivi.
Ce jeudi 14 février 2019, il n’y avait pas cours au collège Jules-Vallès à Fontaine, pour cause de grève des enseignants. Si les élèves sont restés chez eux, 95 % des professionnels se sont rassemblés devant l’établissement et ont scandé leurs revendications.
« Les parents sont avec nous »
Céline Robin, professeur de français, déplore une situation paradoxale. « Nous voulons des postes pérennes, permettant un enseignement de qualité, affirme-t-elle. Et là, on fait des heures supplémentaires… » L’enseignante dénonce la dotation globale horaire (DGH). En clair, les moyens alloués par le rectorat au collège l’an prochain. Et elle n’est pas seule. « Les parents sont avec nous. Les parents délégués ont voté contre la DGH. Seuls trois élèves sont venus aujourd’hui », fait-elle observer.
Isabelle Prunella, professeur d’italien, rejoint sa collègue. Depuis des années, elle enseigne en service partagé, c’est-à-dire sur deux établissements. Les enseignants doivent ainsi souvent changer de collège. Et certains font des remplacements, n’étant pas titulaires.
Dans ces conditions, « beaucoup de travail est perdu, regrette Isabelle Prunella. Les projets à long terme ne sont pas possibles. Et on ne peut créer des liens pérennes. Or les élèves ont besoin de stabilité. C’est difficile pour eux de s’habituer chaque année à un autre professeur. »
De plus, parmi ses élèves, Isabelle Prunella a un élève autiste Asperger. Cet élève, encore plus que les autres, a besoin d’un certain temps pour s’habituer aux enseignants.
« Un mépris des enfants »
« On ne nous donne pas les moyens d’enseigner correctement… à un public qui en a besoin, déplore de son côté Ingrid Roger, professeur d’anglais. Qui affirme parler pour ses élèves. Elle regrette ainsi de ne pas avoir « les moyens de s’investir pleinement ».
L’objectif pour elle est clair : « On veut que les parents nous entendent. Nous voulons améliorer la structure. » Dénonçant « un mépris des enfants », elle s’interroge, inquiète : « Jusqu’où allons-nous aller dans cette démarche ? »
Charles Thiébaud