TROIS QUESTIONS À – Matthieu Chamussy, élu municipal et conseiller métropolitain, a récemment officialisé sa décision de quitter le parti Les Républicains. Un départ en douceur, principalement lié à l’effet mécanique du non-renouvellement de son adhésion depuis 2016. En filigrane ? Des fractures survenues lors de la présidentielle de 2017. Et des partis politiques qui n’ont pas, selon l’élu, « évolué avec la société ».
Trente-deux ans passés au sein du même parti
C’est la fin de l’histoire avec Les Républicains (LR) pour Matthieu Chamussy, président de l’intergroupe d’opposition de droite et du centre au conseil municipal de Grenoble.
Ce dernier tire en effet définitivement sa révérence au parti qu’il a successivement connu, depuis ses débuts en politique, sous les noms de RPR puis d’UMP.
L’élu qui n’a sciemment pas renouvelé sa cotisation depuis 2016 prend ainsi automatiquement le large du parti gaulliste. Et se retrouve désormais, souligne-t-il avec un brin d’humour, « dans la même position qu’Alain Juppé ». Une nouvelle posture à laquelle le microcosme politique local va devoir s’habituer. Et ce alors même que se profilent les échéances électorales municipales.
Pour autant, rien de bien étonnant dans cette décision : il y a bien longtemps que Matthieu Chamussy a pris ses distances avec LR. Jusqu’à peu, voire plus jamais, évoquer son parti au cours de ses multiples interventions politiques. Ni, de son propre aveu, participer à ses réunions et travaux.
La page est donc maintenant définitivement tournée. Matthieu Chamussy s’en explique.
Place Gre’net : Quelles sont les motivations qui vous ont poussé à ne plus reconduire votre adhésion chez Les Républicains depuis 2016. Y a‑t-il eu une fracture particulière ou un événement déclencheur ?
Matthieu Chamussy : Il y a eu le choc du maintien de la candidature de François Fillon en 2017, après l’annonce de sa mise en examen. Ce alors que lui-même avait dit qu’on ne pouvait pas être à la fois président de la République et mis en examen. Sans rien enlever au principe de la présomption d’innocence, je ne voyais pas comment c’était possible. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai annoncé mon retrait de la campagne de François Fillon.
Mais il y a aussi eu, juste après les résultats du premier tour, le fait que le parti n’ait pas su appeler clairement à voter pour Emmanuel Macron face à la candidate du Front national. Ces questions-là sont, pour moi, essentielles. Elles ont structuré une grande part de mon engagement.
J’ai été élu à la Région en 1998 et j’avais déjà, à l’époque, refusé l’alliance de Charles Millon avec le Front national. Face à un candidat extrémiste, je ne transige pas.
C’est encore plus important aujourd’hui de l’affirmer parce que je pense que le débat public est en train de changer de nature. Et la crise que l’on connaît ces derniers mois a accentué tout cela. Certaines personnes, sans le dire et même parfois en le disant, expriment non pas un débat d’idées mais leur désir d’abattre les institutions.
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