EN BREF – Le mouvement de protestation dans les lycées se poursuit sur l’agglomération grenobloise. Ce mardi 11 décembre, ils étaient une petite centaine de lycéens à défiler dans les rues de Grenoble jusqu’au rectorat. Dans le même temps, des établissements restent bloqués, notamment ceux des Eaux-Claires, Mounier et Pablo-Neruda à Saint-Martin-d’Hères. Au lendemain de l’intervention d’Emmanuel Macron, les lycéens mobilisés déplorent qu’à aucun moment le chef de l’État n’ait évoqué leurs revendications, et restent déterminés.
Ils étaient une petite centaine de lycéens, ce mardi 11 décembre, à manifester dans le calme dans les rues de Grenoble derrière une simple banderole avec le mot « Anticapitaliste » tracé en lettres rouges.
La plupart venaient du lycée des Eaux-Claires, bloqué depuis le matin, tout comme les lycées Mounier ou Pablo-Neruda à Saint-Martin-d’Hères où ont éclaté quelques incidents.
Si les lycéens restent motivés pour faire aboutir leurs demandes, ces derniers se montrent très déçus de l’intervention d’Emmanuel Macron de ce lundi 10 décembre, aucune de leurs revendications n’ayant été évoquée.
Dans leurs rangs, fait nouveau, quelques représentants du syndicat d’enseignants Snes-FSU de l’Isère dont notamment Alexis Reynaud, son secrétaire départemental qui nous explique la raison de leur présence.
Après avoir rallié le rectorat, les manifestants se sont dispersés dans le calme.
« Des pressions de l’administration allant jusqu’à des menaces d’exclusion »
« Si nous sommes moins nombreux que vendredi dernier, la raison en est très simple. Nombre d’entre nous ont dû rester devant leurs lycées pour maintenir les blocages », explique Guillaume François, le responsable fédéral de l’Union nationale lycéenne (UNL) de l’Isère. En cause, selon le jeune syndicaliste, des problèmes de « répression administrative ».
Des élèves désireux de participer à la contestation auraient en effet subi des pressions allant jusqu’à des menaces d’exclusion. D’où la volonté de « maintenir la pression au niveau des établissements », précise Guillaume François.
Dès le matin, devant le lycée des Eaux-Claires bloqué, plusieurs dizaines de lycéens avaient ainsi entonné quelques slogans avant que plusieurs d’entre eux ne se mettent à genoux, les mains sur la tête, en signe de protestation contre les violences policières qui se sont déroulées à Mantes-la-Jolie le 6 décembre. Localité où une vidéo montre des élèves filmés dans cette même position sous la surveillance de policiers casqués et armés de matraques et de boucliers.
Amplifier la mobilisation et faire converger tous les secteurs en lutte
« Nous, ce qu’on attend, c’est que le gouvernement prenne conscience de nos revendications. Les organisations de jeunesse ne sont pas écoutées », regrette Guillaume François. La raison de son amertume ? « Le président a fait un discours hier soir dans lequel, à aucun moment, il n’a évoqué les revendications lycéennes », fustige le jeune homme.
Raison de plus pour ne pas en rester là. Comment ? En maintenant l’appel à bloquer les établissements « toute la semaine pour les lycées qui le peuvent », poursuit Guillaume François. Pour autant, l’UNL de l’Isère mise beaucoup sur la journée de protestation de ce vendredi 14 décembre pour « amplifier la mobilisation et faire converger tous les secteurs en lutte ».
Des agents de la Tag sont très rapidement intervenus pour déblayer le passage et permettre au tram de passer près du lycée Mounier. © Jules Peyron – placegrenet.fr
Pas d’incident à signaler avenue Alsace-Lorraine ou cours Berriat, contrairement à ce qui s’est produit maintes fois depuis le début de la mobilisation. Dans la matinée, la police est, en revanche, intervenue près du lycée Pablo-Neruda à Saint-Martin-d’Hères pour disperser des fauteurs de troubles qui ont détruit des abribus et caillassé la façade du lycée.
En outre, la police a dispersé devant le lycée Mounier vers 13 heures un rassemblement d’une cinquantaine de personnes. Ces dernière, éparpillées dans le quartier, ont en effet mis le feu à des poubelles et des pneus. Des actions que réprouvent à la fois les lycéens et l’UNL de l’Isère qui ne peuvent, ils le regrettent, qu’en être les spectateurs impuissants.
Joël Kermabon