DÉCRYPTAGE - Comment enrayer la baisse de fréquentation des bibliothèques de Grenoble et leur désaffection préoccupante de la part des 15-24 ans ? Via la rénovation et la « recomposition du réseau », selon la Ville et la direction du service, qui y voient un passage obligé dans le cadre du Plan lecture 2025. Cinq bibliothèques poseraient malgré tout problème. Quant à la construction d'une grande bibliothèque, elle revient aussi sur la table, sans les financements…
« Le modèle grenoblois [du réseau de lecture publique, ndlr] arrive en bout de course, estime Isabelle Westeel, directrice de la bibliothèque municipale de Grenoble […] Fort de son histoire, le réseau emblématique de Grenoble est appelé à se réinventer un destin. »
Une réinvention qui se fera sur plusieurs années, via le Plan lecture 2025, engagé depuis l'automne 2017, et visant à moderniser le réseau des bibliothèques.
En attendant son vote en conseil municipal au premier trimestre 2019, une nouvelle étape vient d'être franchie avec les résultats de la consultation lancée début 2018. Au total, 2 592 usagers et non usagers, Grenoblois et non Grenoblois, ont participé à cette enquête. Sans compter un “focus groupe” sur les 18-30 ans.
La direction et la Ville de Grenoble ont aussi présenté les évolutions souhaitables pour le réseau des bibliothèques. Ce dernier compte aujourd'hui douze établissements, 172 agents, 1,1 million de documents, 28 792 inscrits dont 80 % de Grenoblois.
D'ici la rédaction du Plan lecture 2025, trois réunions publiques sont par ailleurs prévues la semaine du 12 novembre pour débattre de l'avenir du réseau des bibliothèques de Grenoble.
58 propositions sur la table
De l'avis de la direction du réseau et de la Ville, les bibliothèques de Grenoble ont aujourd'hui besoin de retrouver une « image de marque ». Les bibliothèques grenobloises disposent certes de nombreux atouts mais leurs bâtiments sont vieillissants. « Certains, inadaptés […], ne donnent pas envie ». La fréquentation s'érode et, autre signal préoccupant, les 15-24 ans vont très peu dans les bibliothèques de Grenoble, bien moins que dans les villes de la même taille [lire encadré].
« Le réseau des bibliothèques est un outil de service public au service de l'émancipation et de la fabrique des citoyens. Il s'adresse à tous, [y compris] à ceux qui considèrent que la lecture publique ne s'adresse pas à eux », rappelle le maire de Grenoble Eric Piolle.
Par suite, il faut agir pour conquérir ces non-usagers de plus en plus nombreux. « La recomposition du réseau » est ainsi au programme du Plan lecture 2025. Il s'agit de « redéfinir les notions de proximité », annonce la Ville. Mais concrètement, quelles formes vont prendre ces transformations dans les bibliothèques ?
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