FIL INFO – La Ville de Grenoble a annoncé cette semaine qu’elle maintenait pour les prochaines rentrées la semaine de quatre jours et demi, mercredi matin inclus, dans les écoles maternelles et élémentaires. Dans la foulée, Paul Bron, ancien adjoint à l’éducation de Grenoble qui a posé les premiers jalons de la réforme des rythmes périscolaires, salue la décision de ses successeurs… alors que 70 % des villes ont fait marche arrière en France.
Dans un message électronique envoyé depuis le Mali, où il est en mission pour le Groupement des éducateurs sans frontières (GREF), Paul Bron, conseiller municipal de l’opposition du groupe Rassemblement de gauche et de progrès, vient de féliciter la Ville de Grenoble.
L’ancien adjoint à l’éducation sous le dernier mandat du maire PS Michel Destot salue la décision de la municipalité de préserver la semaine de quatre jours et demi à l’école : « Je salue la décision de la Ville de conserver la semaine de quatre jours et demi à Grenoble », écrit-il.
Il faut rappeler que l’ancien adjoint de Michel Destot a mis en œuvre cette réforme, non sous la contrainte comme nombre de communes à l’époque, mais par conviction. « Vous connaissez mon attachement à cette réforme que j’avais mise en place, en 2013, lors du mandat précédent », souligne Paul Bron. Grenoble fait ainsi partie des toutes premières villes à avoir appliqué la réforme des rythmes périscolaires à l’initiative de l’ancien ministre socialiste de l’Éducation, Vincent Peillon.
Paul Bron ne tarie pas d’éloge sur ce réaménagement des temps scolaires, qui à l’époque, avait pour le moins chamboulé les agendas des enfants, des parents et de la communauté éducative. Le jeu en valait la chandelle, selon l’adjoint. « [Cette réforme] a permis un progrès considérable dans la prise en compte qualitative des temps périscolaires : baisse draconienne des taux d’encadrement, « une atsem [agent territorial spécialisé de l’école maternelle, ndlr] par classe », formation des animateurs, activités éducatives… »
« Bien sûr, beaucoup reste à faire… »
Une fois n’est pas coutume, le conseiller municipal de l’opposition partage, sur les rythmes périscolaires tout au moins, la même analyse que la majorité du Rassemblement citoyen écologique et solidaire (RCSE).
Paul Bron, ancien adjoint à l’éducation de la Ville de Grenoble, militant Go Citoyenneté. © Nils Louna
« Non seulement la semaine de l’enfant conserve un cadre cohérent et régulier plus favorable aux apprentissages, analyse Paul Bron, mais cette mesure profite fortement aux familles des enfants les plus en difficulté, qui trouvent là, le matin, à midi et après la classe, un accompagnement de qualité encadré par des professionnels. »
Le militant de Go citoyenneté pointe toutefois que les progrès sont à poursuivre : « Bien sûr, beaucoup reste à faire, notamment dans les liens avec le temps scolaire et les enseignants. »
Sans évoquer la concertation menée, le conseiller municipal d’opposition applaudit aussi le fait que « La ville [soit] restée cohérente [avec] ses orientations malgré les pressions extérieures ». Il est vrai que 70 % des communes sont revenues à la semaine des quatre jours, depuis que le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer leur en a offert l’opportunité. Et Paul Bron de ponctuer son mail par un « bravo », à l’attention de la Ville de Grenoble.
SC