FIL INFO – Un amendement du député de l’Isère Olivier Véran propose de mettre en place une prime pour inciter les hôpitaux à réorienter les patients des urgences vers la médecine de ville. L’amendement adopté en commission le 17 octobre doit être débattu à l’Assemblée nationale la semaine prochaine.
Un amendement à la loi de financement de la Sécurité sociale proposé par le député de l’Isère Olivier Véran (LRM), visant à inciter les hôpitaux à réorienter les patients se présentant aux urgences vers la médecine de ville notamment, a été adopté en commission des affaires sociales mercredi 17 octobre.
Objectif de cette mesure : désengorger les urgences, dont la fréquentation augmente de 2 % à 3 % chaque année depuis quinze ans, en instaurant un forfait de réorientation hospitalier de 20 à 60 euros. La mise en place de cette prime visant à « compenser » la perte de revenus, chaque passage aux urgences rapportant en moyenne 161,50 euros selon un rapport de la cour des comptes en 2014.
L’amendement se base sur une enquête de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). D’après cette étude, plus d’un quart des patients se rendant aux urgences auraient pu bénéficier d’un rendez-vous chez un médecin généraliste le jour-même ou le lendemain, leur situation ne nécessitant aucun examen complémentaire.
Près de 6 millions de patients concernés chaque année
« Nous devons favoriser la réorientation des patients ayant besoin d’une simple consultation vers la médecine de ville, les maisons médicales de garde ou les consultations hospitalières spécialisées », souligne le député de l’Isère, également rapporteur général de la commission des affaires sociales.
« Un patient qui se présentera aux urgences avec une otite par exemple pourra bénéficier d’une simple consultation d’urgence moins coûteuse qu’une admission ou d’une réorientation avec un rendez-vous pris auprès d’un praticien en ville ou à l’hôpital ». Olivier Véran estime à près de 6 millions le nombre de patients concernés chaque année.
Alors que l’amendement doit passer en première lecture à l’Assemblée nationale le 23 octobre, la mesure a d’ores et déjà fait réagir les représentants de la communauté médicale. Qui s’interrogent sur les modalités pratiques de réorientation mais aussi sur les limites de cette mesure alors que dans de nombreuses villes en France la médecine de ville est elle aussi saturée…
PC



