REPORTAGE VIDÉO – Le bailleur social SDH (Société dauphinoise pour l’habitat), a lancé sa « SDH Mobile » ce mercredi 17 octobre : un camping-car pour aller à la rencontre de ses locataires dans le département de l’Isère, et par la même occasion, leur expliquer les bonnes pratiques, comme la gestion de leurs déchets ou de l’énergie dans les logements.
Un camping car pour aller à la rencontre des locataires. C’est l’initiative du bailleur social Société dauphinoise pour l’habitat (SDH), en Isère. Pour son lancement, ce mercredi 17 octobre, la « SDH mobile » s’est installée dans la résidence l’Essartié sur la commune de Saint-Martin-d’Hères. Elle prendra ensuite la route pour visiter tout le patrimoine du bailleur social.
Un thème adapté à Saint-Martin‑d’Hères : les déchets
À l’intérieur du camping-car, deux bureaux permettent de recevoir les locataires pour tout type de requêtes. Autour du véhicule, des installations sur un thème précis, qui varient en fonction de l’endroit. Par exemple ce vendredi 19 octobre, la SDH mobile sera à Gresse-en-Vercors pour parler économies d’énergies, suite à une réhabilitation thermique des logements.
Le thème local pour Saint-Martin‑d’Hères : la gestion des déchets. Et pour expliquer les bonnes pratiques aux locataires, Eric Aufort et Rémi Baldino, chargés de développement social et urbain à SDH, essayent d’innover.
Pour ce lancement, ils ont crée un « cairn de déchets » fabriqués avec les dépôts sauvages récoltés dans le quartier ces derniers jours. Collées dessus, on trouve des étiquettes, comme « Poubelle à 10 mètres » ou « Déchetterie à 2 kilomètres en 8 minutes ». Ce tas de déchets entend donc apporter des solutions. D’autres étiquettes, comme « ça pue » ou « c’est moche » sont distribuées aux habitants du quartier, afin qu’ils puissent dénoncer les pratiques de leurs voisins en les collant sur les dépôts sauvages.
« Beaucoup d’habitants se plaignent de ces dépôts sauvages », explique Eric Aufort. « Donc on les encourage à coller l’autocollant qui leur parle. L’idée c’est de mettre la pression, que la personne qui a fait ça voie les autocollants ensuite. L’état actuel des choses crée des tensions, donc on essaye d’améliorer les choses. »
Pour certains habitants, le camping-car « arrive trop tard »
Pour un groupe de locataires venus au lancement de la SDH mobile, la gestion des déchets n’est pas le sujet qui les préoccupe le plus : « Avant de déposer des ordures qui n’existent pas, ils devraient faire le nécessaire dans les logements, les travaux que les gens demandent depuis des années », s’indigne une habitante.
« Aujourd’hui, c’est trop tard, ils viennent uniquement car les encombrants les dérangent. Moi, à la base je voulais que personne ne vienne aujourd’hui et qu’ils se retrouvent tout seuls pour qu’ils comprennent qu’il y a un malaise quelque part… Mais, finalement, autant qu’on leur dise les choses. Donc, oui, on va y aller dans ce camping-car. Moi, ça fait un an et demi que j’ai de la moisissure qui vient du toit et ils ne font rien. Ils ont juste repeint par-dessus. »
Ce camping-car installé au pied de leurs habitations ne va pas arranger les choses, selon eux : « Au lieu de mettre de l’argent dans un camping-car, ils pourraient mettre trois jeux pour les gosses et deux bancs, ou un local pour les jeunes… Ça fait quinze ans qu’on le demande, mais on n’a rien. »
Une autre habitante, qui reconnaît que la SDH n’est pas responsable des nombreuses incivilités dans le quartier, tacle tout de même le bailleur social : « Ça fait quand même plus d’une heure qu’on est ici, et personne n’est venu nous dire bonjour, rien ! Les gens sont entre eux, en train de se féliciter, mais ils ne viennent pas à notre contact. »
Pas simple, visiblement, de créer avec tous les habitants « du lien et une relation de confiance entre bailleur et locataire » ; premier objectif de la SDH mobile justement.
Élisa Montagnat