FOCUS – Djazia Satour célèbre la sortie de son second album, samedi 13 octobre, à La Source de Fontaine. On ne peut plus pertinent dans la mesure où la chanteuse d’origine algérienne considère cet opus intitulé Aswât (Des voix, en arabe) comme un retour aux sources. Rencontre.
À Grenoble, sa très jolie voix et ses couleurs musicales hybrides sont bien identifiées. « J’ai toujours un peu le trac quand je joue à domicile d’ailleurs ! », reconnaît Djazia Satour.
Elle tenait à ce que son concert de sortie d’album, Aswât (« Des voix », en arabe), se passe, samedi 13 octobre, à La Source de Fontaine. Un lieu dont elle apprécie tout particulièrement la programmation mélangée. Pas surprenant au vu de l’éclectisme musical qui caractérise sa déjà longue carrière.
Une carrière suffisamment étoffée pour que des mots comme « retour aux sources » ou « maturité » ne paraissent pas galvaudés. De fait, elle dit de son album Aswât qu’il est empreint de son héritage musical algérien. Elle a grandi à Alger, qu’elle a quitté à l’âge de 9 ans pour gagner Grenoble, où elle a toujours vécu depuis.
De l’anglais à l’arabe
Jusqu’alors, elle chantait surtout en anglais. Dans Aswât, tous les textes sont en arabe, sa langue maternelle. « Je ne sais pas ce qui a précédé dans mes envies mais je voulais aussi que les instruments traditionnels algériens soient présents : le banjo, le mandole, le bendir, le violon chaâbi. J’ai toujours été une adepte du mélange même quand je chantais en anglais. Mais, dans cet album, il y a une affirmation et une envie d’authenticité et de retour aux sources », explique Djazia Satour.
Si elle signe les compositions, les textes sont quant à eux écrits par KS, son parolier attitré quand il s’agit de chanter en arabe. « Il sait ce qui me préoccupe et me traverse. Je suis tellement attachée à sa manière d’écrire. Quel plaisir de pouvoir chanter de si beaux textes ! Je crois que chacun réussit à mettre en valeur le travail de l’autre ! », s’enthousiasme la jeune femme, qui sait s’entourer de personnes de confiance. C’est également le cas des musiciens qui l’accompagnent depuis les débuts de sa carrière en solo il y a maintenant environ neuf ans.
Des voix pour rendre les exilés plus humains
L’album s’intitule Aswât, « des voix ». À qui sont-elles, ces voix ? « Les thématiques sont ancrées dans une certaine forme d’actualité : l’exil, les réfugiés, la dépossession d’un pays ou d’une terre, l’amour d’une manière général… C’est un album qui me paraît faire écho aux événements actuels sans pour autant être militant ou politique », estime Djazia Satour.
« Les voix du titre, pour les entendre, sont singularisées dans des histoires des demandeurs d’asile, des exilés… Le but est que la voix de ces gens-là sortent de la masse, au sens de mass media aussi. On regroupe très vite les gens dans des expressions comme « les migrants », qui leur retirent un peu d’humanité. » Une invitation à l’empathie qui passe par la très chaleureuse interprétation de Djazia Satour.
Adèle Duminy
Infos pratiques
La Source, à Fontaine
Djazia Satour + Säman
samedi 13 octobre, à 20 h 30
Tarifs de 10 à 17 euros