FIL INFO – Pour la troisième fois en trois semaines, les AESH de l’Isère se sont rassemblés ce mercredi 3 octobre sous les fenêtres du rectorat pour crier leur colère. En cause ? La modification, et l’augmentation, de leur volume hebdomadaire de travail, sans compensation financière à la clé. Mais entre les manifestants et les services académiques, il y a comme un dialogue de sourds…
Et de trois ! Après s’être rassemblés une première fois devant les grilles du rectorat de Grenoble le mercredi 21 septembre, puis une seconde le mercredi 28 septembre, les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) de l’Isère se retrouvaient une nouvelle fois le mercredi 3 octobre pour faire entendre leur voix, et leur colère.
Le motif n’a pas changé : les AESH dénoncent toujours l’augmentation de leur volume hebdomadaire de travail, sans compensation financière puisque le nombre d’heures de travail reste inchangé au niveau annuel. Pour autant, cette modification entraîne des répercussions sur le temps de préparation et sur l’organisation de la vie familiale, voire sur la possibilité de tenir un second emploi pour les personnes à mi-temps.
Le rectorat ne veut « rien entendre »
Comme à l’occasion du premier rassemblement, une délégation a été reçue par les services du rectorat, en l’occurrence le directeur de cabinet de la rectrice et le secrétaire général adjoint. La première entrevue n’avait pas donné beaucoup de résultats aux yeux des manifestants, et laissaient même planer un doute, le rectorat déclarant ne pas savoir qui était à l’origine de cette augmentation hebdomadaire… Une assertion que Camille Pastre, manifestante, balaye du revers de la main : « Ils ont été faux avec nous. Ça vient d’eux, ça ne peut pas venir d’ailleurs ! »
Reportage : Joël Kermabon
Bilan de cette seconde rencontre ? « Ils n’ont rien voulu entendre », écrit le collectif d’AESH dans un communiqué publié dans la foulée. « Totalement dépités », les accompagnants se sont vus expliquer que l’augmentation hebdomadaire répondait à une volonté de les « harmoniser académiquement et [de les] protéger ». Les périodes de cours comptant 36 semaines sur l’année, le temps de travail des AESH est ainsi à répartir sur cette période, contrairement aux contrats des années précédentes qui s’étalaient sur 39 ou 40 heures.
La mobilisation continue
« Nous avons discuté, argumenté, exposé mais en vain car nous n’avons eu droit qu’au même refrain », écrivent encore les AESH, qui dénoncent une vision purement comptable de la part du rectorat, loin de la réalité de leur métier. Et jugent que ces nouvelles dispositions horaires reviennent à « travailler plus pour gagner moins » car vient s’y ajouter « la suppression de l’indemnité compensatrice de la CSG ».
En dépit de cette position ferme du rectorat, les AESH ont bien l’intention de continuer le mouvement. Un cortège des accompagnants sera d’ailleurs présent lors du mouvement national de grève et de manifestation contre la politique sociale du gouvernement, programmé le mardi 9 octobre. En attendant de nouveaux rassemblements sous les fenêtres du rectorat ?