EN BREF – Saisissant l’opportunité de la journée européenne du patrimoine ce samedi, l’association « l’Orangerie » organise une après-midi festive pour faire découvrir son projet de réhabilitation de la grande orangerie de Grenoble. Concourant, par ailleurs, à la finale de l’appel à projet Gren” de projets, l’association a invité les élus du jury à sa fête. Une faute grave susceptible de disqualifier le porteur de projet, prétend le porte-parole du Groupe d’analyse métropolitain…
Pré-sélectionnée dans le cadre de l’appel à projets Gren” de projets pour valoriser le site patrimonial de la grande Orangerie, l’association L’Orangerie profite de la journée européenne du patrimoine, ce samedi après-midi, pour faire du buzz. Elle organise ainsi des animations à la Bobine et une visite sur le site même de la Grande orangerie. Une visite en extérieur.
« L’association ne dispose évidemment pas des clés », avertit Pauline Lepoutre, sa chargée de communication, quelque peu sur ses gardes. Elle sait en effet que ces animations et visite génèrent un débat sur la toile, tout au moins l’énervement de l’animateur du Groupe d’analyse métropolitain (Gam), Pascal Clérotte.
Le règlement grenoblois n’interdit pas de communiquer
« Faire ainsi campagne publiquement est fondamentalement illégal et parfaitement contraire aux principes généraux du droit français et communautaire, y compris dans le cadre d’appels à projets… » fulmine l’auteur de plusieurs billets critiquant en long et en large le dispositif Gren” de de projets. Pascal Clérotte demande donc au maire de Grenoble d’exclure l’association L’Orangerie du processus de sélection.
Néanmoins, force est de constater que le règlement de l’appel à projets grenoblois ne dit rien sur la conduite à tenir des participants en terme de communication.
Dans le même esprit, le règlement de l’appel à projet Réinventer Paris, organisé par la Ville de Paris, n’est pas plus explicite sur ces aspects.
Par ailleurs, l’association L’Orangerie, qui existe depuis 2015 n’est pas la seule à communiquer entre les deux tours de l’appel à projets. La Grande saison, l’un des trois lauréats pré-sélectionnés, organisait en juin dernier une conférence de presse, qui lui a valu un grand article dans Le Dauphiné libéré.
« Notre projet a grandi, en communicant et en échangeant »
L’association de L’Orangerie pousse-t-elle tout de même le bouchon un peu trop loin en adressant une invitation aux élus du jury à venir lui rendre visite, ce samedi ? C’est évident, pour le Gam. Mais ça ne l’est pas du tout pour Pauline Lepoutre, qui ne voit vraiment pas où est le mal : « Oui, on a envoyé le poster de l’affiche effectivement à des élus membres du jury de la majorité et de l’opposition. »
Et de poursuivre : « Je comprendrais qu’il y ait un malaise si nous accordions un quelconque privilège à des élus, mais nous ne faisons que les inviter. »
En outre, argumente Pauline Lapoutre, à chaque fois que l’association organise un événement, elle a pour habitude de convier aussi bien le public, que les élus de la Ville et de la Métropole afin que « tous puissent venir voir ce que nous pouvons faire en préfiguration ».
À une semaine de la remise du projet final, la chargée de communication avoue qu’elle n’a pas envie de perdre son temps avec « une petite polémique politicienne ». Et incite les citoyens à venir ce samedi les rencontrer. « C’est comme cela que notre projet a grandi, en communicant, et en échangeant », ponctue-t-elle.
Séverine Cattiaux
LES LAURÉATS DE GREN” DE PROJET DÉSIGNÉS… EN FIN D’ANNÉE
Présélectionnés en mars dernier, trois lauréats sont en lice pour la reconquête de la grande Orangerie (l’un des six bâtiments de l’appel à projet).
Ils remettront leur ultime copie dans une semaine. Ces trois candidats pour l’édifice de l’Orangerie sont l’association L’Orangerie, La Grande saison et FLLOO Architecture et urbanisme.
L’association de l’Orangerie veut faire du site « un tiers-lieu dédié à l’échange des savoirs et savoir-faire » avec bar, restaurant, atelier réparation de vélo. etc. Le projet de La Grande saison, porté par une dizaine de restaurateurs, projette d’en faire un lieu de promotion des circuits courts, avec bar, atelier culinaire, etc. Pour sa part, FLLOO Architecture et urbanisme imagine un “farm’lab”, autrement dit un laboratoire d’agriculture et ferme urbaine verticale, lieu pédagogique et événementiel.
Le processus de sélection semble plus long que prévu. Aux dernières nouvelles, les futurs lauréats pour la valorisation des six bâtiments de Gren” de projet devraient être désignés à la fin de l’année, et non pas en octobre comme initialement annoncé par la Ville.