EN BREF – Dans le cadre de sa grande cause 2018 “Sport & Handicap”, la Région Auvergne-Rhône-Alpes a choisi deux ambassadeurs, David Smétanine et Armand Thoinet. Le multimédaillé paralympique en natation et l’homme de défis vont se rendre dans des lycées à la rencontre des jeunes afin de changer leur regard sur le handicap.
En 2018, Auvergne-Rhône-Alpes a choisi la thématique “Sport & Handicap” comme grande cause régionale. Ses deux ambassadeurs, les Isérois David Smétanine et Armand Thoinet, vont se rendre durant l’année scolaire au contact des jeunes dans différents lycées mais aussi centres de formation d’apprentis (CFA) et Maisons familles rurales (MFR) d’Auvergne et de Rhône-Alpes.
« Au travers des échanges que nous avons pu avoir avec les acteurs du sport, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait un besoin d’aller à la rencontre des jeunes et de leur montrer que malgré le handicap on peut faire du sport et partager aussi une activité sportive entre valides et personnes en situation de handicap », explique Sandrine Chaix, conseillère régionale déléguée au handicap.
L’apport du sport dans le combat contre la maladie
On ne présente plus le nageur handisport David Smétanine, titré aux championnats d’Europe, du monde et aux Jeux olympiques. Armand Thoinet est moins connu du grand public. Le jeune homme de 25 ans est atteint de sclérose en plaques, diagnostiquée à ses 19 ans. Après une période pour encaisser l’annonce de la maladie, il s’est lancé un premier défi sportif en août 2015 : réaliser un demi-tour de Corse en kayak en solitaire.
« J’avais vraiment besoin de ça pour évoluer, pour trouver un semblant de vie normal », confie-t-il. « À l’époque, seuls mes bras fonctionnaient correctement. Il ne devait pas y avoir d’autres défis mais quand j’ai vu le bien que ça m’a apporté mentalement, physiquement, socialement, je n’ai eu qu’une envie : recommencer. »
Combattre la maladie par le sport. À travers ses défis, Armand Thoinet veut « redonner l’espoir aux nouveaux diagnostiqués. J’essaie d’être un de ces exemples, je dis “un” car il n’y a pas uniquement par le sport que l’on peut s’épanouir, vivre sa vie pleinement. Le message que je donne aux jeunes, valides ou non, aux nouveaux diagnostiqués c’est : “foncez !” » Son histoire devrait avoir un certain écho auprès des lycéens.
« Sortir d’une approche “pathos” du handicap »
« L’idée est de contribuer à changer le regard sur le handicap. Il s’agit de sortir d’une approche “pathos” du handicap », affirme Sandrine Chaix. « Nous ne sommes pas du tout dans cette démarche-là mais sur la valorisation de ce qu’il y a de positif, même si nous n’occultons absolument pas toutes les difficultés que représentent le handicap. »
Les échanges dans les établissements pourront prendre différentes formes : table ronde, café-débat, conférence en fin de journée, dans le cadre d’un cours de sport, d’une démonstration sportive faite en partenariat avec les comités départementaux handisports par exemple… Les ambassadeurs se rendront d’abord dans les lycées engagés dans une démarche “Sport & Handicap”. Mais les autres pourront également les accueillir s’ils en font la demande auprès de la Région.
Pour David Smétanine, les retours du terrain sont primordiaux. À commencer par ceux des proviseurs. « Un lycée va nous dire tout de suite ce qui va et ce qui ne va pas, pourquoi ce n’est pas accessible, pourquoi on n’accueille pas, quels sont les freins que l’on a dans ce département, cette ville… On va avoir un état des lieux et les comparaisons qui vont permettre de pouvoir lever des freins. »
Laurent Genin