FIL INFO – En déplacement dans le Vercors, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a indiqué qu’il rencontrerait les élus de Grenoble et de son agglomération à la rentrée, afin d’évoquer avec eux les questions de sécurité. Une annonce saluée par Éric Piolle, quand bien même la Ville et l’État ne partagent pas le même diagnostic sur la vidéosurveillance et alors que la Police de sécurité du quotidien sur Grenoble ne semble pas pour demain.
« L’occasion de sortir des postures » : tel est l’espoir formulé par le maire de Grenoble, suite à l’annonce du ministre de l’Intérieur Gérard Collomb concernant son intention de rencontrer les élus de la ville et de son agglomération. Objet du rendez-vous ? Les enjeux de sécurité du territoire, largement exposés après la médiatisation de la mort d’Adrien Perez, tué de coups de couteau au sortir d’une boîte de nuit meylanaise fin juillet.
C’est à l’occasion de sa visite dans le Vercors que Gérard Collomb a fait cette annonce, notamment devant la caméra de nos confrères de France Bleu. Un déplacement consacré à la sécurisation des activités sportives estivales qui n’avait pas manqué de susciter la colère du syndicat Alliance police nationale. Les représentants des forces de l’ordre auraient en effet préféré voir leur chef à Grenoble, où agressions et règlements de compte sur fond de trafics de drogue se multiplient.
Éric Piolle salue « un pas en avant »
« Gérard Collomb a fait, ce jour, un pas en avant que nous saluons. Nous répondrons bien entendu positivement à l’invitation qui nous est lancée car nous l’avions expressément demandée », indique Éric Piolle. Le maire de Grenoble se dit ainsi prêt « à partager de manière lucide le diagnostic de la situation » autant qu’à « présenter précisément tous les moyens actuellement mis en œuvre dans [sa] commune en matière de tranquillité et de sécurité ».
Éric Piolle fait encore savoir sa « détermination » à accueillir des effectifs de police supplémentaires, autant que sa volonté de voir Grenoble et son agglomération intégrées dans le plan de déploiement de la Police de sécurité du quotidien. Si la volonté d’arrondir les angles avec l’État est patente, les attentes demeurent donc les mêmes que celles récemment formulées par l’adjointe de Grenoble en charge de la Tranquillité publique, Élisa Martin.
Un calcul politicien pour les élections municipales de 2020 ?
Grenoble et le gouvernement sur la même longueur d’onde ? Si Gérard Collomb évoque, « dans l’avenir », un « effort » sur la zone grenobloise, il n’en estime pas moins que la « sécurité est une coproduction » et cite son travail en tant que maire de Lyon… autour de la vidéosurveillance. « J’avais fait installer beaucoup de vidéoprotection, ce qui permettait effectivement de sécuriser la Ville », déclare-t-il. Une allusion à la municipalité grenobloise qui, ainsi que le rappelait récemment Élisa Martin, juge les caméras inopérantes et refuse d’y recourir.
Gérard Collomb assure ne pas chercher la polémique, mais ses propos résonnent pourtant comme une leçon adressée à la Ville de Grenoble. « Il ne faut pas qu’il n’y ait que l’État qui fasse des efforts. Il faut que chacun mette du sien de manière à pouvoir assurer la sécurité », juge-t-il. Avant d’ajouter : « J’ai toujours pensé que lorsqu’on était maire, c’était son premier devoir d’assurer la sécurité. » Un écho aux communiqués des députés En marche Olivier Véran et Émilie Chalas qui reprochaient à Éric Piolle de se défausser de ses responsabilités ?
Quant à la police de sécurité du quotidien, rien ne semble gagné. « C’est au fur et à mesure que vont sortir les promotions que l’on pourra mettre en place dans d’autres villes que celles qui ont été annoncées une police de sécurité du quotidien », déclare le ministre. Les policiers du quotidien sur Grenoble, ce n’est donc pas pour tout de suite. Peut-être pour l’après 2020, selon le résultat des élections municipales ? Certaines voix ne manquent pas de suspecter d’ores et déjà un calcul purement politicien de la part du gouvernement.