FOCUS – Jeudi 19 juillet, les coureurs du Tour de France arrivent à l’Alpe d’Huez pour la première fois depuis trois ans au terme d’une grande étape de montagne. Le lendemain, ils partiront du Bourg‑d’Oisans. Après la Coupe du monde de football, les festivités continuent en Oisans avec la Grande Boucle. Un événement sans égal en termes d’image pour le territoire.
Les Français n’en ont pas encore fini de célébrer la victoire des Bleus au Mondial de football que d’autres événements sportifs s’enchaînent. Ou plus exactement retrouvent la lumière. C’est le cas du Tour de France en particulier. Éclipsée par le ballon rond lors des premières étapes, la Grande Boucle est à l’honneur cette semaine. Avec la présence de la plus grande course cycliste du monde dans les Alpes.
Jeudi 19 juillet, à l’occasion de la 12e étape, les coureurs partiront de Bourg-Saint-Maurice pour rejoindre l’Alpe d’Huez. Ascensions du col de la Madeleine, des lacets de Montvernier, du col Croix-de-Fer et donc de l’Alpe d’Huez, le menu est plus que copieux sur 175,5 km.
« Nous devons beaucoup au Tour »
Cela faisait trois ans que les fameux vingt et un virages de l’Alpe n’avaient plus été escaladés lors de la Grande Boucle. « Les Jeux olympiques et la Coupe du monde ont lieu tous les quatre ans. Il ne faut pas qu’il y ait de banalisation d’un tel événement », répond Christian Pichoud, président de la communauté de communes de l’Oisans, quand on lui demande si l’attente n’a pas été trop longue.
« Les deux plus grandes étapes du point de vue de la télévision, ce sont le mont Ventoux et l’Alpe d’Huez », développe-t-il. « C’est parce que l’organisateur [Amaury Sport Organisation, ndlr] respecte toujours les deux ou trois ans d’écart [entre deux venues] que cela conserve une très, très grande valeur. Il gère cet événement avec beaucoup de doigté pour en conserver tout l’attrait. »
Christian Pichoud et André Salvetti, maire du Bourg‑d’Oisans, seraient bien sûrs partants pour accueillir les coureurs chaque année. « Quand le Tour de France a besoin de nous, nous sommes là », indique André Salvetti. « Nous lui devons beaucoup, donc notre rôle est de faire ce retour. Mais il faut savoir qu’il y a 450 ou 500 communes qui veulent accueillir soit un départ, soit une arrivée. »
Pour la vingt-deuxième fois, sa commune va être le théâtre d’un départ d’une étape vendredi 20 juillet. Longue de 169,5 km, elle présente un profil quasiment tout plat jusqu’à Valence où sera jugée l’arrivée.
« 10 % de l’activité de la saison d’été »
« L’impact du Tour est considérable pour tous les hébergements de nos vingt communes, notamment les stations touristiques depuis Vaujany jusqu’aux Deux Alpes », indique Christian Pichoud. « Une année avec le Tour de France, c’est la certitude d’une semaine très, très remplie. C’est pour cela que nous sommes très impliqués et que nous participons à hauteur de 50 % aux frais d’inscription que payent nos communes : l’Alpe d’Huez et Bourg‑d’Oisans. »
Pour être ville d’arrivée, il fallait débourser 110 000 euros en 2017, 60 000 pour un départ. Sans compter la location de barrières, les toilettes, le nettoyage, etc. Mais les retombées du Tour pour le territoire sont importantes.
« Cela va représenter 10 % de l’activité de la saison d’été. En gros, c’est plus 10 % pour les professionnels », résume Christian Pichoud.
« En général, l’été nous sommes pleins », précise André Salvetti, à propos du Bourg‑d’Oisans. « Pour autant, c’est important du point de vue de l’image. Si nous avons d’autres événements qui partent du Bourg‑d’Oisans : l’Alpe d’Huzes, la Marmotte, etc. [et qui attirent ainsi des personnes du monde entier, ndlr], c’est parce qu’il y a des images du Tour de France, cette montée mythique vers l’Alpe d’Huez. »
Près de cinq kilomètres de barrières dans la montée de l’Alpe
Cette année, la sécurité sera encore renforcée sur les 13,8 km de l’ascension. Avec plus de barrières. Près de cinq kilomètres. « Chaque fois, on régule de plus en plus », indique Christian Pichoud. « Il y a le souci de la sécurité pour ces athlètes qui circulent au milieu d’une foule considérable. Dans l’ambiance à risques dans laquelle nous sommes, il faut que des mesures de sécurité soient prises. »
La sécurité est l’aspect qui a pris le plus d’ampleur au fil des années. « C’est le sujet le plus prégnant », confirme André Salvetti. « [Au Bourg‑d’Oisans], le cœur de village est bloqué complètement pendant deux jours et demi. Les habitants ne peuvent pas sortir en voiture de chez eux. C’est une contrainte mais la sécurité passe avant tout. »
Le plaisir n’en sera pas pour autant gâché pour les amateurs de vélo et/ou de la caravane. « C’est une grande fête », souligne André Salvetti. « Pour certains, le Tour de France, ce n’est pas leur dada. Pourtant cet événement, avec toutes les animations qu’il y a autour, permet de se retrouver. C’est aussi un élément de cohésion qui se déroule en France. »
Avec la Coupe du monde, « on peut dire que c’est une semaine très exceptionnelle à tous points de vue », dixit Christian Pichoud. Après Christophe Riblon en 2013 et Thibaut Pinot en 2015, si un Français triomphe de nouveau au sommet de l’Alpe d’Huez, l’apothéose serait totale.
Laurent Genin
Le Grande Boucle passera aussi par Grenoble vendredi
Lors de la 13e étape du Tour de France reliant Le Bourg‑d’Oisans à Valence, vendredi 20 juillet, les coureurs traverseront Grenoble. En arrivant d’Eybens, le peloton passera par l’avenue Jean Perrot, le boulevard Maréchal Joffre, le boulevard Gambetta avant de prendre la direction des quais de l’Isère, puis l’avenue des Martyrs. La circulation sera coupée entre 10 et 16 heures. Avant peut-être (sans doute ?) d’accueillir une étape en 2019, à l’occasion du centenaire de la remise du premier Maillot Jaune dans la capitale des Alpes, Grenoble renouera avec la Grande Boucle pour la première fois depuis 2014.