FIL INFO – C’est un nouveau service disponible sur six lignes Chrono du réseau Tag depuis le 2 juillet : l’arrêt à la demande, en soirée, à partir de 22 heures. Une manière de combattre le harcèlement de rue et les agressions, plus fréquents une fois la nuit tombée.
Favoriser la sécurité des passagers, tel est l’objectif de l’arrêt à la demande, nouvelle expérimentation initiée par la Société d’économie mixte des transports publics de l’agglomération grenobloise (Sémitag). Depuis le 2 juillet, les voyageurs utilisant les lignes C1, C2, C3, C4, C5 et C6 (et C7 à partir du 3 septembre) peuvent ainsi, à partir de 22 heures, demander au chauffeur de les déposer, entre deux arrêts de bus pour se rapprocher de leur destination.
Les clients doivent faire la demande directement au conducteur du véhicule. Évidemment, celui-ci ne peut pas stationner n’importe où. Sur chaque ligne, des endroits dangereux ont été identifiés, où la dépose sera prohibée : ronds-points, carrefours, pistes cyclables, passages piétons…
« Les conducteurs sont garants de la sécurité des personnes transportées, rappelle en effet Daniel Besançon, directeur de l’exploitation de la Sémitag. Ils doivent s’assurer que les conditions de sécurité sont réunies pour permettre la descente entre deux arrêts. »
Une initiative mise en avant par l’exécutif
Cette expérimentation de l’arrêt à la demande s’inscrit dans le cadre de la lutte contre le harcèlement de rue, dans la continuité de la campagne de communication intitulée « Le harcèlement sexiste n’a pas sa place dans les bus et les tramways ». Une campagne orchestrée de concert par la Sémitag et le Syndicat mixte des transports en commun (SMTC), fin avril.
Le harcèlement de rue et les violences sont en effet plus susceptibles de survenir tard le soir, du fait de l’obscurité. Emmanuel Macron avait lui-même émis l’idée de l’arrêt à la demande pour « mieux protéger les femmes », à l’occasion d’un discours prononcé à l’Élysée en novembre.
La ministre des Transports Élisabeth Borne lui avait alors rapidement emboîté le pas, promettant qu’elle allait « proposer aux collectivités qui organisent les transports » ce dispositif, qui « permet aux femmes de ne pas avoir à faire de longs trajets pour rentrer chez elles ».
Nantes, Bordeaux ou l’Île-de-France s’y essayent aussi
Conséquence de cette volonté politique, plusieurs initiatives ont vu le jour à travers la France. Des expérimentations sont ainsi en cours, notamment à Bordeaux et en Île-de-France. Nantes n’a quant à elle pas attendu l’appel du président de la République. Elle avait mis en place dès 2015 un système d’arrêt à la demande, désormais pérennisé.
À Grenoble, l’essai devrait durer six mois. Sera-t-il concluant ? Les utilisateurs du réseau Tag sont en tous cas invités à participer à l’évaluation du dispositif, à travers un formulaire en ligne accessible ici.
SR