FOCUS – Le directeur de La Rampe-La Ponatière tire sa révérence. Non sans signer une dernière fois la programmation – bien sentie – de la salle échirolloise. Brève sélection des spectacles à voir dans la saison 2018 – 2019.
Il y a du nouveau à La Rampe-La Ponatière. Après dix ans de bons et loyaux services, le très estimé directeur de cet équipement culturel, Jacky Rocher, part vers d’autres aventures. « Je suis content de laisser une Rampe en forme », s’est-il félicité lors de la présentation de saison 2018 – 2019 à la presse. Il peut.
Avec ses 1 860 abonnés et son taux de fréquentation de 87 %, la scène conventionnée danse et musiques se porte bien, en effet. Et la pertinence de sa programmation n’est pas étrangère à sa bonne santé. Dernière programmation signée Jacky Rocher pour la saison 2018 – 2019 donc. Petit tour d’horizon des spectacles qui nous ont tapé dans l’œil.
Jazz et cirque
Les amateurs de jazz s’en plaignent, Grenoble n’est pas la ville la mieux dotée dans ce genre musical. À La Rampe, la saison prochaine, ils auront quelques propositions à se mettre sous la dent.
Dans le cadre du Grenoble-Alpes Métropole Jazz Festival, la salle accueille, jeudi 11 octobre, le Umlaut Big Band, soit quatorze musiciens issus de la jeune scène européenne de musique improvisée qui interprètent un répertoire jazz swing traditionnel des années folles. Parfait pour esquisser quelques pas de danse.
Côté cirque, la compagnie Inextremiste, spécialiste des équilibres avec poutrelles de bois et bombonnes de gaz, et la compagnie Basinga – équilibre sur fil de fer – croisent le Surnatural orchestra, mardi 2 avril, dans Esquif. Le tout donne un spectacle mi-cirque, mi-concert pendant lequel les dix-huit musiciens participent pleinement aux jeux d’équilibre et de déséquilibre orchestrés par les circassiens.
Des grandes aux petites formes de danse
La programmation danse, comme à son habitude, ne déçoit pas. Pour les grands formats dansés, on peut avoir confiance dans la fabuleuse énergie de la chorégraphe et danseuse Dada Masilo. Rompue à l’exercice de la réinterprétation du répertoire des ballets, elle propose, avec ses onze danseurs sud-africains, un Giselle revisité.
On garde un excellent souvenir de son Swan Lake, également programmé par la salle échirolloise. Le ballet emblématique du répertoire romantique s’y muait en fête zoulou très gay. On a hâte de découvrir ce que donnera son Giselle, passé ainsi à la moulinette.
En mode déjanté, mais plus modeste sur la forme, Les rois de la piste* donne terriblement envie. Le chorégraphe et danseur Thomas Lebrun – qui possède suffisamment d’autodérision pour avoir créé par le passé un autobiographique « Itinéraire d’un danseur grassouillet » – y verse dans l’univers disco.
Dans une ambiance de boîte de nuit des années 1980 – avec playlist adéquate –, une quarantaine de personnages, interprétés par cinq danseurs, enchaînent les postures. C’est burlesque, provocant, bien pensé. Esprits prudes s’abstenir.
Adèle Duminy
* Spectacle qui ne convient pas aux enfants.
Infos pratiques
Toute la programmation sur le site de La Rampe