DÉCRYPTAGE - Le conseil municipal a voté le protocole de relogement du 10 et du 20 de la galerie de l’Arlequin, quartier de la Villeneuve à Grenoble. L’association Droit au logement et celle des résidents du 10-20 auront eu quelques minutes, en début de séance, pour dénoncer un protocole rédigé sans l’association représentative des locataires. La majorité a plaidé l'urgence d'agir, et les oppositions ont toutes déploré cette nouvelle fracture entre la Ville de Grenoble et les habitants. Un désaccord qui pourrait finir devant les tribunaux.
Ce lundi 14 mai au soir, le conseil municipal de la Ville de Grenoble a entériné la délibération portant sur le protocole de relogement des habitants du 10 et du 20 de la galerie de l’Arlequin, située à la Villeneuve, un quartier au sud de Grenoble en renouvellement urbain.
Ce protocole était pourtant particulièrement contesté par les locataires et militants des 10-20. Ceux-ci ne se faisaient toutefois aucune illusion sur le résultat du vote, même s'ils ont eu la possibilité d'intervenir au début du conseil. Car, peu avant, vers 17 heures, la responsable du projet urbain de la Villeneuve qu’ils ont rencontrée, les a mis au parfum.
Un vote loin de faire l'unanimité
Cette dernière n’a laissé entrevoir aucune possibilité de reporter le protocole. À tout le moins, pourrait-on incorporer quelques éléments tirés de leur proposition de charte de relogement, remis in extremis à la Ville par les deux associations.
En bout de table, Raphaël, militant au Droit au logement, et Virgile, animateur de l'association des Résidents 10-20 galerie de l'Arlequin, lors du conseil municipal 14 mai 2018. © Séverine Cattiaux - Place Gre'net
Le résultat du vote à lui seul en dit long sur les bases fragiles du document. Le groupe Les Républicains UDI Société civile s’est abstenu. Le groupe Ensemble à Gauche et celui du Rassemblement national (ex-FN) ont voté contre.
Ont voté en faveur du protocole, évidemment la majorité du Rassemblement citoyen, de la gauche et des écologistes et le Rassemblement de gauche et de progrès, qui n'a toutefois pas été tendre envers la majorité, sur sa gestion du dossier.
« La Scic n’a jamais eu de réponse »
Ce protocole est illégal, affirment les animateurs de l’association représentative des locataires de ces deux immeubles, où résident encore environ 70 ménages sur un total de 190 appartements. Et pour cause, l’association des Résidents du 10-20 de la galerie de l’Arlequin explique ne pas avoir été associée à la négociation de la charte, en dépit de sa volonté d’y participer. Telle devrait être pourtant la procédure…
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