FIL INFO – La vente par la Ville de Grenoble au président de l’union de quartier rive droite, de 50 m2 de terrain au prix de 5 000 euros a fait sortir Guy Tuscher de ses gonds lors du dernier conseil municipal. Pour l’ex-élu de la majorité entré en dissidence, la délibération fleure bon le délit de favoritisme.
Que cache la vente par la Ville de Grenoble d’un lopin de terre de 50 m2 dans la montée Chalemont, dans le quartier Saint-Laurent ? Et d’abord, y a‑t-il quelque chose à cacher ? Lundi 14 mai, la délibération actant le rachat par un particulier de cette parcelle lors du conseil municipal a en tout cas fait sortir Guy Tuscher de ses gonds.
« Pour récupérer 5 000 euros ? De qui se moque-t-on ? »
Comment expliquer cette réaction épidermique de l’élu ? Le prix d’abord. Cent euros le mètre carré, soit 5 000 euros la parcelle : c’est donné pour l’élu du groupe dissident Ensemble à gauche. La manière de faire ensuite, l’élu réclamant des documents que la Ville a visiblement été en peine de lui fournir dans les temps, en mars dernier, puis quelques jours avant ce conseil.
Ce qui sous-tend cette vente ensuite. La Ville met en avant la volonté de régulariser une situation qui durait, la parcelle faisant l’objet depuis trente ans d’une convention d’usage signée avec ce particulier. « La Ville a proposé au particulier de l’acheter dans le but d’optimiser son patrimoine, pointait Guy Tuscher. Pour récupérer 5 000 euros ? De qui se moque-t-on ? »
La réalité de la situation enfin. « Ce n’est pas un simple jardin isolé de toute habitation mais un jardin privatif rattaché directement à un appartement qui pourrait devenir un terrain constructible. Ce n’est plus 5 000 euros que vaudra ce jardin mais dix fois plus ! »
« Cette délibération fleure bon le délit de favoritisme »
La Ville a‑t-elle fait une fleur à l’acquéreur ? À deux ans des municipales, d’aucuns y voient des arrières-pensées électorales. Surtout quand l’acheteur n’est autre que Pierre Rostaing, le président de l’union de quartier rive droite-Saint-Laurent, un des promoteurs des jardins en ville.
« Cette délibération fleure bon le délit de favoritisme », a d’ailleurs jugé Guy Tuscher, au milieu des sarcasmes des élus de la majorité.
Donné, le terrain ? Les Domaines n’y ont en tout cas visiblement rien trouvé à redire, a fait remarquer Vincent Fristot, l’adjoint délégué à l’urbanisme et au logement.
Le flou dans les plans, le périmètre et la surface du terrain concerné ? « C’est un tout petit bout de la parcelle cadastrale qui était entretenu par ce couple depuis une vingtaine d’années qui est concerné, a appuyé Lucille Lheureux, adjointe aux espaces publics et à la nature en ville. Il n’y a pas d’entourloupe dans cette délibération. »
PC