FIL INFO – Suite à l’assemblée générale houleuse de l’Union des habitants du centre-ville de Grenoble, au cours de laquelle les élus de la Ville avaient purement et simplement quitté la salle, l’UHCV annonce son refus de continuer à travailler avec l’élu de secteur Antoine Back. Motif de cette “récusation” ? Le conseiller municipal aurait eu un comportement agressif, et tenu des propos privés déplacés.
Conséquence directe du clash entre élus et habitants ou commerçants durant la dernière assemblée générale de l’Union des habitants centre-ville : l’UHCV a fait savoir aux Unions de quartier de Grenoble, au Comité de liaison des unions de quartier (Cluq) et à Lahgglo (Les associations des habitants du grand Grenoble : Lien et ouverture) qu’elle “récusait” l’élu grenoblois de secteur Antoine Back comme interlocuteur.
Une « rupture de la confiance et du respect nécessaires au dialogue »
« Monsieur Antoine Back a, par son comportement lors de notre réunion publique et par des propos tenus ensuite en “off”, rompu la confiance et le respect nécessaires à un dialogue sans hypocrisie. En conséquence, nous avons informé M. le maire qu’il sera dorénavant impossible à l’UHCV de poursuivre avec l’élu attribué à notre secteur », écrit ainsi l’Union des habitants.
Le « comportement » d’Antoine Back ? « En quittant la salle, l’élu de secteur s’en est agressivement pris à notre administratrice qui remplissait le rôle de modératrice de la réunion », faisait valoir l’UHCV dans le compte-rendu en ligne de son assemblée générale houleuse. Quant aux propos tenus en “off”, ils seraient selon nos sources virulents et critiques envers l’Union des habitants.
La décision de l’UHCV tombe à un moment crucial : Antoine Back vient précisément d’être nommé représentant du Rassemblement citoyen de la gauche et des écologistes (RCGE), soit le groupe de la majorité au conseil municipal de Grenoble. Une nomination que l’élu de secteur partage avec Anne-Sophie Olmos, et qui avait été décidée avant le déroulement de l’assemblée générale de l’UHCV.
Premières réactions politiques du côté des Républicains
Les premières réactions politiques* face à cette décision sont venues des rangs des Républicains. Dans un prompt communiqué, l’ancien maire de Grenoble Alain Carignon juge qu’elle « témoigne de la situation de crise que vit la municipalité dans sa relation avec les citoyens ». Avant d’appeler le maire de Grenoble Éric Piolle à « sanctionner tous les dérapages intolérables des élus de la majorité qui témoignent du climat de forteresse assiégée dans lequel elle évolue en fin de mandat ».
Plus modéré, Matthieu Chamussy estime la crise « à la hauteur du décalage entre les promesses de démocratie participative et la réalité des actes depuis quatre ans ». Jugeant que les Unions de quartier sont « les interlocuteurs privilégiés avec lesquels les élus doivent travailler », le conseiller municipal d’opposition attend de la part du maire une « démarche personnelle », notamment pour expliquer les raisons de son absence lors de la fameuse assemblée générale, alors que sa présence avait bel et bien été annoncée.
FM
* Sollicitée par Place Gre’net, la Ville de Grenoble n’avait, au moment de la publication de l’article, pas réagi.