FIL INFO – Une nouvelle action de blocage, avortée, a eu lieu sur le campus de Saint-Martin-d’Hères ce jeudi 3 mai au matin. Arrivés en nombre, les CRS ont débloqué la Galerie des amphis et établi un barrage filtrant pour les étudiants devant passer des partiels. Tandis qu’une nouvelle assemblée générale se déroulait à proximité… sans le regard de la presse, priée de quitter les lieux.
Entre blocages et déblocages, assemblées générales, interventions de CRS et tenues d’examen, la situation sur le campus de Saint-Martin-d’Hères semble gagner en confusion. Toujours mobilisés contre la loi Vidal du gouvernement, qui prévoit notamment une sélection à l’entrée des universités, des militants ont ainsi entrepris de bloquer la Galerie des Amphis le jeudi 3 mai au matin.
Un blocage qui n’aura pas duré longtemps, face à la venue de CRS en nombre. Le déblocage par les forces de l’ordre s’est fait relativement sans heurts. « Étant donné qu’entre huit et dix camions de CRS sont arrivés, les étudiants qui bloquaient sont vite partis parce qu’ils n’avaient pas très envie de subir des dégâts collatéraux », nous explique Salomé, membre de Solidaires Étudiants.
Les partiels au cœur du bras de fer entre présidence et militants
Par la suite, les policiers ont établi un barrage filtrant pour permettre aux étudiants censés passer un partiel d’accéder à la Galerie des Amphis. De fait, la question des partiels s’inscrit de plus en plus au cœur du bras de fer entre la présidence de l’Université Grenoble-Alpes (UGA) et les militants. « La présidence envoie les CRS, mais veut faire passer les partiels comme si rien ne se passait sur le campus », dénonce Solidaires.
Le syndicat attend ainsi de l’UGA qu’elle applique des modalités d’examen modifiées, face au contexte de mouvement social important sur le campus. Une proposition loin de faire l’unanimité.
L’organisation étudiante Interasso Grenoble-Alpes critique ainsi vertement les blocages sur les réseaux sociaux. « C’est inadmissible de venir perturber des examens et mettre de la pression supplémentaire sur des étudiants dans le seul but de se faire voir ! », écrit-elle.
La presse priée de quitter l’assemblée générale des étudiants
Suite au déblocage de la Galerie des amphis, une assemblée générale s’est tenue au sein du Centre de langue vivante (CLV), pour sa part toujours bloqué. Seule une centaine d’étudiants y ont participé. Une « déchéance de représentativité », juge Interasso.
Pour Salomé de Solidaires Étudiants, le fait que l’AG ne se fasse pas en extérieur a nui à sa visibilité, et donc à son affluence. Toujours est-il que de nouvelles actions de blocage y ont été décidées, avant que quelques étudiants ne prennent la direction du rectorat de Grenoble pour y rejoindre la mobilisation des personnels de lycées. Avec fouille policière à la clé.
S les assemblées générales se veulent un espace de démocratie, la liberté de la presse ne semble plus être la bienvenue. Les journalistes du Dauphiné libéré et de l’AFP ont ainsi été priés de quitter les lieux.
« Étant donné que nos assemblées générales prennent des décisions très importantes sur la suite du mouvement, on préfère éviter que la presse soit présente pour ne pas mettre en danger des militantes et des militants », justifie-t-on côté Solidaires Étudiants. « Mais, de la part de certains, c’est aussi une forme de défiance envers le Dauphiné libéré », concède Salomé.
FM