FIL INFO – Le Collectif de l’Étoile ferroviaire de Veynes accuse la SNCF d’utiliser la grève perlée qui touche son réseau pour orchestrer la fermeture de la ligne Grenoble-Gap, au profit de cars de substitution. Depuis la semaine dernière, plus aucun train ne circule en effet sur la ligne, et le groupement d’usagers ne croit guère aux explications de la direction des TER.
« La situation n’a jamais été aussi grave, ni l’agression des usagers aussi violente », écrit sans mâcher ses mots le Collectif de l’Étoile ferroviaire de Veynes. Un Collectif qui considère que la SNCF prend prétexte du mouvement de grève actuelle pour supprimer totalement et intentionnellement les trains sur la ligne Grenoble-Gap et les remplacer par des cars, jugés inadaptés aux besoins des usagers de la ligne.
Ainsi, depuis le mardi 3 avril, plus aucun train ne circule sur la ligne. Un effet de la grève ? La direction TER a indiqué au Collectif que le mouvement, très suivi tant au niveau du personnel roulant que dans les ateliers de maintenance, a empêché de remettre les rames en service. Mais les défenseurs de la ligne Grenoble-Gap, solidaires du mouvement des cheminots, font part de leur scepticisme.
Une « politique du fait accompli »
« La direction ne dément pas que six des sept trains nécessaires au fonctionnement de la ligne étaient garés et opérationnels vendredi, ni que l’immense majorité des personnels roulants étaient eux aussi à leur poste, mais avec instruction de rester à quai », fait remarquer le Collectif. Avant de prévenir qu’il recensera « précisément le matériel et le personnel disponibles », au cas où les trains ne rouleraient toujours pas durant la période de non-grève du mardi 10 au jeudi 12 avril inclus.
En effet, le Collectif soupçonne la SNCF de vouloir « mettre la suppression des trains sur le dos des grévistes, sans jamais prendre ses responsabilités », en prétextant le mouvement de grève perlé qui touche son réseau. Bien loin de sa promesse faite aux militants de remettre les trains en route « dès que ce sera possible ». « Nous ne sommes pas dupes de cette politique du fait accompli et nous ne l’acceptons pas », assurent les usagers.
Inaccessibilité et dysfonctionnements des cars de substitution
Dernière action en date : samedi 7 avril en gare de Clelles, le Collectif organisait une manifestation sous forme de “happening”. Des personnes en fauteuils roulants, d’autres équipées de vélos ou de poussettes, étaient invitées à démontrer devant les caméras de plusieurs médias locaux l’impossibilité d’utiliser le car pour se déplacer avec ce type d’équipement.
De plus, le Collectif pointe du doigt les dysfonctionnements du service de substitution des trains par des cars. Les mercredi 4 et jeudi 5 avril, des passagers en gare de Clelles n’ont ainsi pas pu prendre place dans le seul car du matin, programmé à 7 h 10. La raison ? « Le conducteur ne s’est pas arrêté dans les gares intermédiaires »…