FOCUS – Une petite centaine de personnes se sont rassemblées, ce vendredi 6 avril, devant le siège de la Métropole à l’appel du collectif pour la gratuité des transports public dans l’agglomération grenobloise. L’objectif de ce rassemblement ? Présenter aux élus métropolitains les propositions du collectif sur la gratuité mais aussi sur l’extension
des transports publics. À l’heure où la France se fait épingler par l’Europe sur les normes de la qualité de l’air, le collectif espère bien pouvoir obtenir l’appui de la Métropole.
« Ça fait des années que nous faisons un travail de fond, d’information, de sensibilisation, de débats publics, de discussions sur les marchés… », interpelle Michel Szempruch au nom du Collectif* pour la gratuité des transports publics dans l’agglomération grenobloise. « L’écho que avons reçu en retour nous a encouragés parce que nous sommes convaincus que ce que nous défendons est indispensable et nous gagnerons de toute façon. »
Face à lui, ce vendredi 6 avril en fin d’après-midi, une centaine de personnes rassemblées, – à l’appel du collectif – devant le siège de la Métropole où se déroulait la séance plénière du conseil. Une session durant laquelle le collectif comptait bien pouvoir présenter ses propositions en matière d’extension et de gratuité des transports publics devant les élus métropolitains. Une possibilité qui lui a été refusée malgré l’envoi d’un courrier officiel en amont.
Vers une aide du ministère de la Transition écologique et solidaire ?
Outre l’aspect “philosophique” de la gratuité des transports publics qui fait débat, le contexte explique la démarche de ses partisans. En janvier, la France s’est fait rappeler à l’ordre par la Cour de justice de l’Union européenne avec huit autres pays pour le non-respect des normes de qualité de l’air. Le ministère de Nicolas Hulot avait jusqu’au 31 mars pour proposer à Bruxelles un plan pour réduire la pollution de l’air dans les grandes villes.
Dès lors, le collectif interroge : « Le conseil métropolitain qui assure la compétence mobilité ne devrait-il pas saisir l’opportunité de la démarche du ministère de la Transition écologique et solidaire ? » Comment ? En lui demandant son appui pour obtenir l’augmentation du versement transport payé par les entreprises et la suppression de la hausse de la TVA sur les transports publics. Mais aussi des subventions à la construction d’infrastructures publiques visant à développer les transports en commun ainsi qu’une aide financière qui serait versée aux collectivités “vertueuses” pratiquant la gratuité des transports publics.
« Si les usagers ne payent plus, il faudra bien trouver une source de financement »
Au niveau du conseil métropolitain, le collectif peut d’ores et déjà compter sur les élus du groupe communiste Communes, coopération et citoyenneté (CCC) [majorité, ndlr]. Dont Jean-Paul Trovero, le maire de Fontaine est également président de la Sémitag.
« Nous avons, avec notre groupe, demandé à Christophe Ferrari que la Métropole puisse s’emparer de la question de la gratuité des transports publics et de son éventuel financement à travers une étude qui permettrait à tous d’avoir une idée claire et précise des coûts engendrés, quelle que soit la solution retenue. »
Notamment pour renforcer le nombre de bus ou de rames de tramways car « gratuité et développement des transports publics doivent aller de pair », estime le collectif.
Une véritable mise à plat donc « Si les usagers ne payent plus, il faudra bien trouver des sources de financement », souligne Jean-Paul Trovero. Quant à l’écho que pourrait trouver cette proposition d’étude auprès des différents groupes de l’assemblée communautaire, l’élu reste optimiste.
Faute de pouvoir s’exprimer devant les élus métropolitain, le collectif a longuement argumenté – devant la Métro – sur les fondamentaux de la gratuité des transports publics. Jusqu’à ce que Yann Mongaburu, conseiller communautaire et président du SMTC, vienne à leur contact.
L’élu a ainsi apporté quelques réponses aux principales demandes des partisans de la gratuité. Non sans leur avoir assuré « que la gratuité des services publics est un débat de société qui a toute sa légitimité ».
Joël Kermabon
* Le collectif est composé d’une quinzaine d’organisations syndicales, politiques, associatives et citoyennes.