FIL INFO – Le sénateur isérois (LR) Michel Savin et conseiller métropolitain de Grenoble-Alpes Métropole dépose, ce jeudi 5 avril, un amendement au Sénat, dans lequel il plaide pour injecter une (vraie) dose de suffrage universel direct dans les élections métropolitaines de 2020. À l’inverse, la sénatrice des Bouches-du-Rhône Mireille Jouve défend le maintien du système de fléchage utilisé depuis 2014, dans une proposition de loi qu’elle expose ce jeudi.
Mireille Jouve présente ce jeudi au Sénat une proposition de loi visant à renoncer à l’élection des conseillers métropolitains au suffrage universel direct pour 2020. Elle souhaite maintenir le principe du fléchage utilisé pour la première fois en 2014, lors des élections municipales.
La sénatrice considère que le mode de scrutin par fléchage « repose aujourd’hui largement sur le suffrage universel direct », étant donné qu’il a permis d’élire « 96 % des actuels conseillers métropolitains élus dans les communes de plus de 1 000 habitants ».
En outre, Mireille Jouve redoute que « la mise en œuvre d’un scrutin distinct de celui désignant les élus municipaux pour élire les conseillers métropolitains [conduise] à rompre avec la démarche de coopération sur laquelle repose l’intercommunalité, conçue comme une émanation des communes ».
L’enjeu : que les citoyens s’approprient les questions métropolitaines
Le sénateur Savin ne partage pas cette analyse. « Aujourd’hui, les conseillers métropolitains sont majoritairement élus par “fléchage” à l’occasion des élections municipales. Cette situation n’est pas satisfaisante », affirme-t-il au contraire.
Pour le sénateur, le problème du système de fléchage vient du fait qu’il n’incite pas les électeurs à s’approprier les questions et les enjeux métropolitains. Pas plus qu’il n’encourage les candidats à élaborer des projets politiques embrassant toute la Métropole grenobloise.
Or c’est désormais à l’échelon métropolitain que de nombreuses décisions d’ordre économique, énergétique, d’aménagement se prennent… « On ne peut pas transférer de plus en plus de compétences aux métropoles et ne pas porter un débat politique à cette même échelle s’indigne le sénateur. Les citoyens doivent pouvoir se saisir et se prononcer sur un projet politique porté par leurs élus au niveau métropolitain. C’est une exigence démocratique ! »
Michel Savin propose un scrutin mixte
Michel Savin déposera ce jeudi un amendement, dans lequel il ménage toutefois la chèvre et le chou, avec la formule d’un scrutin mixte : « les deux tiers des délégués métropolitains demeurent élus par la méthode actuelle du fléchage, à l’occasion des élections municipales », tandis que « le dernier tiers [est] quant à lui élu au suffrage universel direct via un scrutin de liste dans une unique circonscription métropolitaine ».
SC