Face aux baisses de subventions, l’association Roms Action a été contrainte de supprimer les cinq postes de salariés qui lui permettaient de mener à bien ses nombreuses missions. La structure compte aujourd’hui sur les bénévoles pour continuer son action, et lance un appel dans l’espoir d’en recruter de nouveaux.
Début d’année douloureux pour Roms Action, contrainte de resserrer son action sur ses seuls bénévoles. « L’association a été amenée à supprimer les postes de salariés qui faisaient l’ossature de ses activités d’accueil et de soutien des familles roms sur l’agglomération de Grenoble », a‑t-elle ainsi fait savoir dans un communiqué.
L’annonce n’a rien d’une surprise : Roms Action avait alerté sur sa situation dès le mois de septembre 2017, décrivant les baisses de subvention des collectivités, notamment du Conseil départemental et du Conseil régional mais aussi, plus à la marge, des communes. Autant de coupes budgétaires qui l’ont conduite à la faillite.
Un appel pour recruter de nouveaux bénévoles
Les cinq employés de l’association sont ainsi sans emploi depuis le 1er janvier 2018. Un contrat aidé et un CDD n’ont pu être renouvelés, et les trois salariés restants ont été licenciés. Roms Action compte à présent sur le bénévolat pour continuer à mener des actions sur l’accès à la scolarité, la coordination avec les autres associations, l’animation socio-culturelle, le relais dans la médiation de santé et le suivi des familles du bidonville de Courtade.
L’association est aujourd’hui accompagnée par une quinzaine de bénévoles, mais son président Philippe Dubois lance un appel aux bonnes volontés et espère pouvoir en recruter de nouveaux. Combien ? « Si on pouvait doubler, tant mieux ! », nous répond-il.
Des missions transférées à d’autres structures
Restent les missions qui ne seront plus assurées par l’association. Si la Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS) a coupé le financement du poste consacré à la scolarité et la parentalité, celui de la Maîtrise d’œuvre urbaine et sociale (Mous*) a été repris par le CCAS de Grenoble et celui de la médiation sanitaire par l’association l’Oiseau bleu.
Un sauvetage ? Plutôt une « incertitude » pour Philippe Dubois : « On ne sait pas comment va se faire la coopération… », déplore-t-il, non sans amertume.
FM
* Dispositif ayant pour objectif, décrit l’État, de « promouvoir l’accès au logement des personnes et familles défavorisées ».