Les deux élus du groupe municipal grenoblois Ensemble à gauche relayent la parole des associations, jugeant insuffisant le chiffre de 320 places d’hébergement d’urgence débloquées par la préfecture, dans le cadre du plan hivernal. Ils demandent à la mairie de Grenoble d’ouvrir la nuit les portes du salon d’honneur de l’Hôtel de Ville.
Un total de 320 places : tel est le nombre d’hébergements d’urgence supplémentaires débloqués par la préfecture de l’Isère dans le cadre de son plan d’hébergement hivernal, suite à la réunion entre les services de l’État et la Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS), mercredi 15 novembre. Des places qui viennent s’ajouter à celles déjà existantes, mais saturées, ouvertes tout au long de l’année.
Le dispositif est largement insuffisant, jugent les associations qui manifestaient le jour même devant la Cité administrative de Grenoble. Tandis que d’autres militants, rassemblés devant le siège de GEG place Robert-Schuman contre les coupures d’électricité dans les squats, rattachaient également leur mouvement à la réunion en cours dans les locaux de la DDCS.
Le sous-préfet n’est « pas à la hauteur », juge Ensemble à gauche
Pour le groupe municipal grenoblois “dissident” Ensemble à gauche, le sous-préfet Yves Dareau en charge de la cohésion sociale n’est « pas à la hauteur ». Les élus Bernadette Richard-Finot et Guy Tuscher jugent en effet le chiffre de 320 places bien faible face aux besoins, reprenant à leur compte l’estimation d’environ 2 000 personnes à la rue, rien que dans l’agglomération grenobloise.
« Mais l’État n’est pas le seul à porter une responsabilité puisque le sous-préfet se plaint que les communes (et la Métropole) ne veulent pas mettre à disposition des locaux ou des logements alors qu’il y en a des milliers de libres (il a pourtant un droit de réquisition) », écrivent les deux membres d’Ensemble à gauche.
Ouvrir le salon d’honneur de l’Hôtel de Ville aux SDF grenoblois ?
Le Département est également mis en cause, « tout autant irresponsable puisque la compétence enfance et petite enfance lui est acquise et qu’il ne s’occupe pas de nombres d’enfants, eux aussi, à la rue ». Et pourtant, « toutes ces autorités disent qu’elles font ce qu’il faut, trop même disent certains (bien au-delà de ses compétences, dit le maire de Grenoble) », déclare encore le groupe.
Et de conclure sa missive sur une proposition originale : ouvrir tous les soirs les portes du salon d’honneur de l’Hôtel de Ville de Grenoble et ses 250 m2 chauffés, « afin que ceux et celles qui dorment ici et là dans les parcs environnants, les divers tunnels, halls d’entrées d’immeubles etc., puissent y passer juste la nuit ».