REPORTAGE VIDÉO – Les salariés de GE Hydro ont monté le curseur d’un cran dans le conflit qui les oppose à leur direction au sujet d’un plan social menaçant 345 emplois. Ce mercredi 4 octobre, ils ont décidé de poursuivre le blocage du site de GE Renewable Energy entamé dès potron-minet. Et d’occuper les lieux en maintenant un piquet de grève durant la nuit. Les salariés, qui dénoncent le silence du gouvernement autour du plan social, réclament toujours sa suspension.
Une ambiance de kermesse règne devant et dans la cour du siège de GE Renewable Energy. Le chanteur Renaud dévide ses couplets engagés sur la sono de la CGT. Dans l’air, flotte une odeur de merguez.
Certains jouent aux cartes sur des tables ou assis par terre tandis que d’autres discutent en petits groupes, la mine grave.
Ainsi s’est déroulée l’après-midi de la première journée de blocage du site – entamée dès le point du jour – décidée par les salariés ce mardi 3 octobre et soutenue par l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC et CGT.
Reportage Joël Kermabon
L’intersyndicale invite le gouvernement à prendre ses responsabilités
La rencontre d’Arnaud Montebourg avec les salariés, ce lundi 2 octobre, n’a pas franchement changé la donne mais leur a redonné quelques espoirs, quelques pistes. En tout cas, suffisamment pour que l’intersyndicale de GE Hydro interpelle le gouvernement – jusque là silencieux – lui demandant, ce mardi 3 octobre, de « prendre ses responsabilités ». Notamment d’acheter les actions d’Alstom entre les mains de Bouygues avant le 17 octobre, date d’expiration de l’option d’achat préconisée par Arnaud Montebourg.
Quant aux menaces de poursuites pour « détournement de fonds publics par négligence » évoquées à demi-mots par l’ancien ministre, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, s’est empressé de les rejeter, les qualifiant « d’absurdes », rapportent nos confrères de Libération.
« On va bien leur montrer que nous sommes toujours présents ! »
Dans l’intervalle, la base n’est pas restée les bras croisés. Et de là à dire que les salariés ne comptent que sur eux-mêmes, il n’y a qu’un pas… qui a été franchi ce mercredi. « Des discussions dans les ateliers est née l’idée de blocage du site », relate Claude Villani, délégué CGT de GE Hydro.
« Nous avons cet après-midi décidé en assemblée générale de rester cette nuit et de revenir demain pour poursuivre le blocage de l’usine. Plus de trente personnes se sont inscrites pour rester sur le site. Nous allons nous relayer et, dès demain matin, nous avons invité tous les salariés à se présenter à 6 heures », explique le délégué syndical.
Lequel se doute bien que la direction de GE Renewable Energy aura pris soin de solliciter une quinzaine de gardiens qui auront pour mission de faire sauter les chaînes réparties sur les différents points d’accès. « Demain [ce 5 octobre, ndlr], on va bien leur montrer que nous sommes toujours présents et nous déciderons des suites. Et si les salariés le décident, nous poursuivrons plus avant », déclare, très déterminé, Claude Villani.
Joël Kermabon