TROIS QUESTIONS À – Séverine Werquin-Matton, présidente de l’association Femmes chefs d’entreprises (FCE) en Isère, a accepté de répondre à nos questions, en amont du 21e congrès annuel des FCE du 5 au 7 octobre à Grenoble. La dirigeante, à la tête du cabinet de consulting Wealth Family Corporation, revient sur cette rencontre placée sous le signe de la santé des dirigeantes d’entreprises.
Échange, écoute et accompagnement
Le 21e congrès national des femmes chefs d’entreprises (FCE) se déroule à Grenoble, du 5 au 7 octobre 2017. Chaque année, les membres de l’association se réunissent pour se rencontrer, échanger et débattre autour d’un thème particulier.
Créé en 1945, le réseau FCE est aujourd’hui présent dans 70 pays dans le monde et compte près de 500 000 adhérents à l’international. En France, environ 2 000 femmes en font partie. Rien qu’en Isère, l’association compte près de 50 adhérentes.
Interprofessionnelle, apolitique et non gouvernementale, l’association s’adresse aux femmes chefs d’entreprises qui souhaitent intégrer un espace d’échange, d’écoute et d’accompagnement tout au long de leur carrière professionnelle.
À Grenoble, ce 21e congrès national des FCE a pour thème la santé des dirigeants. Au programme, des conférences sur l’importance de la santé mentale et physique au sein d’une entreprise et des activités pratiques les après-midis (exercices sur la gestion du stress, yoga du rire, méditation, activités sportives etc.).
Place Gre’net – Pourquoi l’association FCE organise-t-elle cette année un congrès sur le thème de la santé physique et mentale au sein de l’entreprise ?
Séverine Werquin-Matton – Le 21e congrès des femmes chefs d’entreprises propose d’abord des conférences sur l’importance du bien-être et de la santé dans notre milieu professionnel. Ensuite, des ateliers pratiques auront lieu l’après-midi (yoga du rire, coaching sportif, méditation), afin de mettre en application ces conseils. L’objectif est de faire ressortir des idées phares liées au bien-être pour les appliquer d’abord sur soi-même, puis avec tous les employés de l’entreprise. Car si un chef d’entreprise est stressé, son stress sera ressenti par les collaborateurs, les employés, et même par les clients. Vous verrez, si vous développez une activité sportive en entreprise, l’ambiance sera beaucoup plus détendue [rire].
À la fin de ce week-end, nous espérons que les femmes pourront repartir avec deux ou trois idées au moins pour améliorer leur santé dans leur cadre de travail. Il est indispensable de prendre conscience de la gestion de notre stress. Et aussi, de l’importance d’une bonne alimentation, de la pratique du sport, du sommeil etc. Ce sont finalement des conseils simples qui sont valables pour tout le monde. Mais on a tendance à minimiser leur importance dans la vie quotidienne.
Le congrès des femmes chefs d’entreprises est annuellement un temps fort pour la Fédération. C’est aussi l’occasion de se créer un réseau, d’avoir de nouvelles ressources professionnelles. Mais c’est surtout un moment de partage de connaissances et d’amitié entre des femmes qui exercent les mêmes types de responsabilités.
Place Gre’net – Selon votre expérience, une femme est-elle davantage exposée au risque de stress et de burn-out qu’un homme, au sein d’une entreprise ?
Elles sont exposées à un stress différent de celui des hommes. Pour les femmes, la vie professionnelle est la plupart du temps cumulée avec le volet personnel et familial. Il y a souvent un cumul des postes. Le stress pour une femme n’est donc pas forcément le même que celui qu’un homme peut avoir.
Mais la santé mentale concerne évidemment tous les sexes. Dans mon entourage, des hommes et des femmes ont été obligés de fermer leur entreprise à cause d’un burn-out. Il est nécessaire de se préserver, de prévenir le stress, pour maintenir la stabilité de son entreprise.
Place Gre’net – Auriez-vous des conseils à donner aux femmes chefs d’entreprises ou à celles qui souhaiteraient le devenir ?
Selon moi, le plus important pour maintenir notre stabilité, c’est ce que j’appelle le “premier cercle”, c’est-à-dire la famille, son mari, ses enfants. Il est primordial de choyer ce premier cercle, afin de pouvoir s’investir dans son travail dans les meilleures conditions possibles. Quand tout va bien à la maison, votre santé mentale va suivre. J’ai pour ma part la chance d’avoir un mari et deux enfants adorables qui me soutiennent. Ma famille est un vrai moteur.
Ensuite, il est essentiel de soigner son alimentation et de pratiquer au minimum un sport. Il faut que notre corps et notre esprit soient en activité, il faut bouger, être mobile… Avec une bonne hygiène de vie, on est déjà armés pour notre carrière professionnelle. Ce sont des conseils tellement évidents qu’on oublie souvent de les mettre en application au quotidien. C’est pourquoi nous voulions organiser ce congrès FCE sur les thèmes de la santé et du bien-être.
Propos recueillis par Anaïs Mariotti