FOCUS – La position du rectorat ayant évolué positivement, l’équipe éducative du collège Vercors, en grève depuis la rentrée scolaire, a décidé, ce samedi 30 septembre en assemblée générale, de reprendre le travail le lundi 2 septembre. La situation s’est débloquée suite à l’octroi par les services académiques d’un demi-poste de conseiller principal d’éducation (CPE) et ce jusqu’à la fin de l’année scolaire.
Les événements se sont précipités ces derniers jours dans le conflit qui a opposé les services du rectorat à l’équipe éducative du collège Vercors, en grève depuis la rentrée scolaire.
Quelques heures après une partie d’échecs grandeur nature qu’ils avaient organisée devant le siège du rectorat de l’académie de Grenoble, ce vendredi 29 septembre, les personnels et une délégation de parents d’élèves ont été reçus en audience par les services du rectorat. Qui a infléchi sa position en octroyant au collège Vercors un demi-poste de CPE pour toute l’année scolaire.
Une évolution dont les grévistes et les parents d’élèves ont pris bonne note. Réunis en assemblée générale ce samedi 30 septembre, ils ont, en conséquence, décidé de reprendre le travail dès ce lundi 2 octobre.
« Nous en sommes plus que jamais convaincus : la lutte paie ! »
« Ce demi-poste de CPE renforcera l’équipe », estiment les grévistes. Qui avaient déjà obtenu un demi-poste d’assistant d’éducation (AED) le 8 septembre, jour de la rentrée scolaire. Une satisfaction toutefois mitigée par le fait que les personnels considèrent que ce demi-poste « ne répond pas aux besoins du collège en terme d’effectifs de surveillance ». Même si c’est une victoire pour l’équipe éducative. « Le rectorat reconnaît donc le manque causé par la suppression des contrats aidés et la légitimité de nos demandes », se félicitent-ils, persuadés du bien-fondé de leur lutte.
Et d’enfoncer le clou. « C’est par notre mobilisation, massive et déterminée, que nous avons obtenu des moyens supplémentaires accordés à la vie scolaire. Sans elle, notre situation aurait été plus que catastrophique. Nous en sommes plus que jamais convaincus : la lutte paie ! », se réjouissent-ils encore.
« Nous entamons donc la rentrée scolaire avec un équivalent temps plein (ETP) de surveillance en moins et un demi-CPE en plus », expliquent les personnels du collège Vercors. L’équipe éducative reste cependant sur une prudente réserve, attendant que la dotation en AED des établissements scolaires, et en particulier ceux de l’éducation prioritaire, soit revue à la hausse.
C’est du moins ce qu’ils ont retenu des propos que leur a tenus en direct sur France Inter, Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale ce 28 septembre. Ce dernier a reconnu l’importance des missions de surveillance et affirmé qu’il fallait remplacer les contrats aidés par des AED.
« Il va bien falloir l’ouvrir et l’abonder, l’enveloppe des AED ! »
L’équipe ne baisse toutefois pas les bras. « Ces moyens ne sont toujours pas à la hauteur de nos besoins : malgré tous nos efforts, le rectorat a refusé de remplacer à équivalence, les contrats aidés perdus par des AED, prétextant le risque qu’il y aurait à ouvrir la boîte de Pandore », explique l’équipe éducative. Qui rétorque : « Il va bien falloir l’ouvrir et l’abonder, l’enveloppe des AED ! » Elle reproche en effet à sa hiérarchie d’avoir mis un point d’honneur à ne pas leur accorder un AED supplémentaire, ce qui correspond réellement au manque de surveillants actuel.
« Elle nous donne à la place un CPE à mi-temps qu’on ne demandait pas ! », ironise l’équipe éducative. Si la grève s’achève, celle-ci est d’ailleurs fermement décidée à rester mobilisée et ce dès la reprise des cours.
« L’audit dépêché par le rectorat montrera, nous en sommes convaincus, que la disparition d’un temps complet de surveillance n’est pas sans conséquences sur la vie de l’établissement. Il mettra en évidence la nécessité de remplacer les postes précaires saupoudrés depuis des années par des postes d’AED, comme l’affirme le ministre de l’Éducation nationale. Comment pourrait-il en être autrement ? », interroge-t-elle.
« Nous sommes prêts à nous remobiliser »
A l’issue de leur grève de trois semaines, les personnels déclarent vouloir rester tous solidaires de l’équipe de vie scolaire. « [Nous serons] attentifs à ce que ses conditions de travail ne se détériorent pas encore davantage. Nous sommes prêts à nous remobiliser si des moyens venaient à nous être enlevés ou si le manque d’encadrement des élèves créait des situations ingérables », déclarent-ils, ne baissant pas la garde.
« Ce que nous défendons, nous le défendons pour tous. Nous poursuivrons le dialogue avec les parents d’élèves et le rectorat et continuerons à nous battre pour aboutir à des solutions pérennes pour notre collège et nos élèves, qui méritent des conditions de travail, d’encadrement de qualité », finit par conclure, avec grande conviction, l’équipe éducative du collège Vercors.
Joël Kermabon