La police municipale de Saint-Martin-d’Hères en proie à un « profond malaise » ? C’est le constat que dresse Chérif Boutafa, délégué syndical Force ouvrière et candidat déclaré aux élections municipales de Grenoble de 2020. Il décrit ainsi un service ou « 9 agents de terrain sur 11 sont en arrêt maladie ».
Dans un courrier en forme de plaidoyer, le syndicaliste établit les points noirs dont souffriraient les policiers municipaux. Avec, en premier lieu, des effectifs insuffisants. Des missions habituellement assurées en trinôme le seraient ainsi en binôme, contre les recommandations de sécurité pour les personnels. « Le but inavoué étant de “booster” le nombre d’interventions aux fins de statistiques », affirme Chérif Boutafa.
Un équipement insuffisant, selon le syndicaliste
Sécurité toujours, les agents ne disposeraient pas d’un équipement de protection et de riposte suffisant. « Un tonfa, un aérosol incapacitant, une paire de menottes et un GPB [gilet pare-balles, ndlr] par agent », qui plus est « obsolètes », détaille le syndicaliste. Sont réclamées des armes de poing et des armes intermédiaires “non létales” (taser ou flashball) pour permettre aux policier de « s’extraire de situations difficiles ou se défendre face à des individus violents et déterminés ».
Les moyens de communication équipant les policiers sont également critiqués. De simples radios portatives ou des téléphones portables, qui ne permettent pas une bonne réception des messages ou s’avèrent compliqués d’utilisation dans des situations critiques. La mise en place d’un système radio numérique permettant de communiquer avec la police nationale et les autres services de polices municipales est « au point de silence radio », souligne Chérif Boutafa.
Des horaires de travail inadéquats ?
Dernières doléances : les horaires de travail du service « ne sont pas en adéquation avec les moyens humains et matériels dont [il] dispose ». Le délégué FO considère que la plage horaire de fonctionnement de la police municipale ne doit pas excéder 20 heures. « Exercer en période estivale jusqu’à 23 heures […] sans équipement et un effectif corrects ne fait qu’augmenter l’exposition du personnel de voie publique à des risques et dangers », écrit-il.
Enfin, Chérif Boutafa dénonce l’absence de dossier de déclaration d’agression ou d’accident disponible. « Il revient à l’agent lui-même d’effectuer la démarche au service des RH [ressources humaines, ndlr] où il se verra remettre les formulaires de prises en charges nécessaires », indique son courrier. Des procédures administratives lourdes auxquelles s’ajoutent, pour le syndicaliste, un criant « manque de soutien de l’employeur aux agents victimes » qui « augmente considérablement la souffrance au travail ».