REPORTAGE VIDÉO – Ce vendredi 8 septembre, l’équipe éducative du collège Vercors, en grève reconductible, a appelé parents d’élèves et enseignants à un rassemblement devant le Rectorat. Un an après le mouvement qui avait paralysé le collège en 2016 pour des raisons similaires, le personnel s’insurge contre la non-reconduction de trois postes de surveillants alors même que les effectifs de ce collège ont augmenté.
Près d’une centaine de personnes se sont rassemblées devant le rectorat de l’académie de Grenoble ce vendredi 8 septembre à l’appel de l’équipe éducative du collège Vercors, en grève depuis ce même jour.
Dans la petite foule, des enseignants du collège, des élèves et leurs parents, ainsi que des sympathisants brandissent pancartes et banderoles tout en scandant des slogans sur un fond de batucada. « Effectifs augmentés, moyens diminués, collège Vercors à l’arrêt » ou encore « Élèves sacrifiés, personnels révoltés, collège Vercors de retour ! », peut-on entendre.
Cette année encore, l’équipe du collège Vercors en colère est bien résolue à faire entendre ses revendications. Son message est clair : « Un surveillant pour 400 élèves dans la cour c’est impensable ! La rentrée dans ces conditions c’est non ! »
Trois postes d’assistants d’éducation non-reconduits
Un an après, jour pour jour, le mouvement de grève lancé en 2016 quasiment pour les mêmes raisons, le personnel largement soutenu par les parents d’élèves est venu manifester son mécontentement et réclamer qu’une délégation soit reçue par François Charlon, le directeur de cabinet du recteur. En cause, la non-reconduction de trois postes d’assistants d’éducation (AED) retirés de la vie scolaire à quelques jours de la rentrée. Un coup dur pour ce collège qui fait partie du Réseau d’éducation prioritaire (Rep) et reçoit cette année quinze élèves de plus que l’année passée.
Retour en images sur ce rassemblement.
Reportage Joël Kermabon
« On ne peut pas remplacer la précarité par du non-emploi »
Les racines du mal ? « La fin des contrats aidés, les effectifs qui augmentent, le manque de mixité sociale », énumère Christelle Blanc-Lanaute qui représente le personnel du collège Vercors. Autant de points dont s’était par ailleurs alarmé le Syndicat national des enseignements du second degré (Snes-FSU) de Grenoble, juste avant la rentrée. Et tout autant de raisons d’élargir le mouvement pour faire entendre les voix d’autres collèges de l’agglomération qui rencontrent exactement les mêmes problèmes.
« Avec les collègues des collèges d’Échirolles, nous avons fait un appel pour une assemblée générale ce mardi 12 septembre à 11 heures au rectorat, et ensuite nous rejoindrons la manifestation contre la casse du droit du travail », nous explique-t-elle.
Sur la proposition du rectorat de faire appel à des services civiques, comme palliatifs à la diminution des contrats aidés, Christelle Blanc-Lanaute est formelle : « On ne peut pas remplacer la précarité par du non-emploi ! On passe du salariat précaire à du volontariat ! Bientôt peut-être faudra-t-il faire aussi appel aux retraités pour surveiller ? », ironise-t-elle.
« Nous demandons aussi à être reçus par le député de la circonscription, Olivier Véran. Parce que nous estimons que c’est de sa responsabilité de réagir. C’est un quartier populaire, nous sommes en Rep et l’on ne peut pas nous laisser faire les frais de leurs économies », tacle encore Christelle Blanc-Lanaute.
« Le compte n’y est pas ! »
Toujours est-il que, finalement, une délégation a été reçue en fin d’après-midi au rectorat. Le résultat de cette entrevue ? « Nous n’avons pas eu de réponse satisfaisante. Il nous est proposé un demi-poste de surveillant (AED) et l’aide ponctuelle d’une heure par jour d’un surveillant d’Argouges ! », rapporte, un peu dépité, le collectif.
Bref, il manque donc toujours une cinquantaine d’heures de surveillance par rapport à ce qui avait été obtenu de haute lutte l’an dernier. « Le compte n’y est pas ! Nous continuons à demander l’octroi de deux postes d’AED. La grève est reconduite ce lundi 11 septembre », déclarent, déterminés, les grévistes.
Qui ne vont pas en rester là puisqu’ils donnent rendez-vous ce lundi à partir de 12 heures devant la préfecture de l’Isère. L’objectif de ce nouveau rassemblement ? « Nous allons interpeller le préfet sur l’urgence de la situation et demander le rétablissement des contrats aidés supprimés », déclare plus que jamais combative l’équipe éducative.
Joël Kermabon