« Parler béton ». C’est ce que propose l’unité de recherche AE&CC (Architecture, environnement et Cultures constructives) de l’École nationale supérieure d’architecture de Grenoble (ENSAG). Les mois de septembre, octobre et novembre 2017 seront ainsi consacrés à une série d’événements autour de « 200 ans de béton ».
Aujourd’hui présent partout dans le monde, le béton est né à Grenoble, rappellent les organisateurs. « Il y a 200 ans [en 1818, ndlr], le Grenoblois Louis Vicat publiait ses travaux sur le ciment artificiel réalisés en collaboration avec des chercheurs de l’Institut de géographie alpine et le CHU de Grenoble. » Car l’ingénieur s’est autant appuyé sur les travaux des premiers minéralogistes que sur ceux des médecins étudiant… les calculs rénaux.
Une invention grenobloise jamais brevetée
À noter que Louis Vicat ne déposa aucun brevet sur ses inventions. Lesquelles ouvriront la voie à la généralisation de l’usage du béton puis du béton armé, jusqu’à ce que cet assemblage de matériaux devienne incontournable dans nos paysages urbains.
Cette industrie n’est d’ailleurs pas sans poser de gros problèmes sur le plan écologique, dans la mesure où le béton engloutit chaque année des quantités énormes de sable, une matière qui se fait de plus en plus rare, comme l’a montré l’enquête diffusée sur Arte intitulée Le sable : enquête sur une disparition. Après avoir exploité rivières et carrières, les groupes du bâtiment se sont en effet tournés vers la mer, provoquant la disparition de plages et d’îles entières et la destruction des écosystèmes sous-marins, à commencer par les poissons, tout simplement aspirés avec le sable…
Séminaires et visites autour du béton
Au programme de 200 ans de béton, des expositions telles que « Architectures en béton, ciment d’une relation durable » à la Maison de l’architecture de l’Isère du 14 novembre au 26 janvier. Ou encore « Grenoble sous un certain angle – architecture du XXe siècle », des photographies de Bruno Moyen exposées à l’Ancien musée de peinture du 13 au 30 septembre. Cette célébration du béton est aussi l’occasion de conférences. Le 23 novembre, c’est même toute une journée de séminaire qu’accueille l’Ensag, afin de « réinterroger le béton à partir du local ». Le béton aura évidemment aussi sa place au sein des Journées nationales de l’architecture, du 13 au 15 octobre.
Parler du béton sans venir à sa rencontre n’aurait pas de sens. D’où les visites organisées, notamment avec l’architecte et historien de l’art Cédric Avenier au cimetière Saint-Roch durant les Journées européennes du patrimoine, les 16 et 17 septembre. Il sera également possible de partir à la découverte des décors de ciment moulé de Grenoble, aux mois de septembre et d’octobre.
Expositions, rencontres, conférences et autres événements, tout le programme et les informations pratiques sont à retrouver sur le site des organisateurs de 200 ans de béton.