DÉCRYPTAGE – Du jamais vu. Tout un service, en l’occurrence celui des placiers de Grenoble, porte plainte contre X pour diffamation. Motif ? Deux articles les accablant de faits de corruption, dont l’un publié dans le quotidien régional Le Dauphiné libéré. Ces placiers n’ont-ils vraiment rien à se reprocher ? Pour tenter de démêler le vrai du faux, nous les avons rencontrés chez leur avocat et suivis sur les marchés.
Mardi matin 7 heures. Sur le marché Saint-Bruno de Grenoble, les premiers marchands – des camions ambulants, des primeurs, des vendeurs de fripes –, finissent de s’installer. Ce sont les commerçants « abonnés » du marché. Ils ont leur place attitrée. Et puis il y a tous les autres, les non titulaires, ceux qui n’ont pas d’emplacement dédié.
Une solution pourrait être de les laisser se débrouiller entre eux. Sauf que certaines places sont plus avantageuses que d’autres pour vendre. En outre, il se peut qu’il n’y ait pas assez d’emplacements pour tous. Ainsi, pour éviter les foires d’empoigne, la loi française a prévu qu’un professionnel – le placier, un agent municipal assermenté – mette tout le monde d’accord en faisant appliquer le règlement des marchés en vigueur.
Deux articles ont mis le feu aux poudres
Il est 7 h 20. Arrive Frédéric*, le placier du marché Saint-Bruno. Une bonne vingtaine de commerçants non sédentaires n’attendent plus que lui. Tous s’agglutinent autour de l’agent municipal. Frédéric les salue.
Quelques-uns s’interrogent sur la présence d’une journaliste de Place Gre’net. « Encore un article sur le marché Saint-Bruno ? », s’étonne une vendeuse. « Oui, et c’est moi la vedette aujourd’hui ! », lui répond le placier, du tac au tac.
En réalité, nous lui avons donné rendez-vous afin de pouvoir observer de près en quoi consiste sa profession et ses pratiques. Avec, en toile de fond, la question de la corruption…
Car nombre de lecteurs ont pris connaissance du témoignage d’une commerçante, paru dans le journal de l’Union de quartier Berriat-Saint-Bruno-Europole. Ou ont découvert, avec encore plus de stupéfaction, un long article sorti dans Le Dauphiné libéré, titré « Y a‑t-il de la corruption sur les marchés de Grenoble ? »
Les placiers subissent désormais moqueries et quolibets
Dans l’enquête menée par Le Dauphiné libéré, sont explicitement relatés des agissements frauduleux d’anciens placiers grenoblois, sans toutefois mettre tout le monde dans le même sac. De plus, la journaliste du quotidien régional a pris soin d’observer le travail d’un agent en fonction.
Et ce placier-là, à en croire son article, est visiblement apprécié pour son travail, et n’a rien à se reprocher. Alors pourquoi remuer ciel et terre et porter plainte pour diffamation contre X ? Les placiers du service de la Ville de Grenoble n’en démordent pas : « Ces articles nous ont fait beaucoup de tort. »
Ils se plaignent ainsi de subir à présent moqueries et quolibets à longueur de temps. « C’est grave. Nous perdons de notre autorité, alors que le métier est déjà suffisamment difficile comme ça parce qu’on a affaire à des fortes têtes », alerte Frédéric.
Leur dernier va-tout ? En passer par la justice, qui commanditera une enquête policière. D’autant que la « Ville [nous] a laissés tomber », estiment-ils, écœurés. La collectivité a en effet retiré sa plainte pour diffamation contre le journal de l’Union de quartier. Pour laver leur honneur, les placiers de tout le service de Grenoble ont donc décidé de déposer plainte contre X pour diffamation, le 16 juin dernier. Néanmoins, le malaise est tel que certains d’entre eux songent à demander une mutation sur un autre poste à la mairie.
Les placiers en colère veulent faire toute la transparence
N’y a‑t-il jamais eu de placiers corrompus à la Ville de Grenoble ? Les enquêtes judiciaire et policière qui découlent de la plainte contre X feront toute la lumière là-dessus. En attendant, tous les placiers du service se déclarent « sereins ». Ils « n’ont rien à se reprocher et veulent faire toute la transparence ».
Quelques jours avant le rendez-vous sur le marché Saint-Bruno, les agents municipaux ont accepté de rencontrer Place Gre’net chez leur avocat, Maître Boulloud. Réticents à l’égard de la presse, Jackie, Dimitri, Frédéric, Étienne et José ont bien voulu répondre à nos questions, encouragés par leur défenseur. « Cela nous permet aussi de nous expliquer davantage que dans Le Dauphiné libéré ».
N’ont-ils pas été suffisamment approchés par notre consœur du quotidien régional ? Jackie se souvient pourtant l’avoir vue le jour de sa venue sur le marché. « Je l’ai même prise pour une commerçante. » Contactée, la journaliste a confirmé s’être bien présentée à lui, lui avoir expliqué l’objet de son reportage et avoir réalisé son enquête en toute transparence. « J’ai même discuté avec le placier au moment de sa pause café », assure Saléra Benarbia.
Par ailleurs, cette dernière a sollicité le responsable du service des placiers et les adjoints référents, lesquels n’ont pas donné suite. Un travail journalistique rondement mené. Malgré tout, les placiers sont mécontents. Visiblement, ils ont encore des choses à révéler.
« Je suis sali, ces accusations sont gratuites »
Comment se sentent-ils aujourd’hui ? Les cinq placiers autour de la table se disent surtout blessés. « Moralement, c’est dur de lire des choses comme ça dans la presse. Par ricochet, vos proches aussi sont touchés, témoigne Étienne, visiblement ému, une boule au fond de la gorge. Ma fille de 23 ans est choquée. » Les plaisanteries vont en effet bon train sur le marché, qui plus est dans un climat déjà relativement tendu depuis la mise en place du nouveau règlement.
« On est innocents !, proteste Frédéric. Je ne me reconnais pas là-dedans. Je suis sali, ces accusations sont gratuites. » Le placier fait référence, une fois de plus, aux allégations de commerçants et d’anciens placiers, en particulier dans l’article du Dauphiné libéré. Des accusations qui tendant à laisser penser que de nombreux placiers abuseraient de leurs prérogatives, accepteraient des cadeaux et des (gros) pourboires.
Des montants faramineux sont avancés… « C’est vraiment curieux que les commerçants acceptent d’entrer dans ce jeu ! », font remarquer les placiers, stupéfaits. Encore plus curieux qu’ils déboursent plus d’argent que le prix à payer. « Ils ne roulent pas sur l’or. Parfois, les commerçants n’ont même pas assez pour nous payer leur droit de place. On doit attendre leur première vente pour encaisser leur paiement », étaye l’un des placiers de la Ville.
Des témoins peu fiables ?
Non, affirment à l’unisson les placiers, ils n’arrondissent pas leurs fins de mois grâce à des manigances. Ils ne roulent pas sur l’or, comme cet ancien placier de Grenoble l’affirme dans Le Dauphiné libéré. « Après quarante ans d’ancienneté, mon salaire atteint tout juste 2 000 euros », affirme José.
A propos de ce mystérieux placier à la langue bien pendue dans les colonnes du DL, il a été « viré du service, il y a environ deux ou trois ans », nous révèlent les placiers. Mais continuerait de rôder sur les marchés, de discuter avec les commerçants et de monter le bourrichon des vendeurs contre ses anciens collègues. Dixit les placiers.
José a été l’une de ses cibles : « Il a voulu liguer les commerçants contre moi, les inciter à porter plainte contre moi, en m’accusant d’homophobie. »
Mais quid des accusations que lance Amandine, éleveuse d’agneaux à Mens, dans le journal de l’Union de quartier Berriat-Saint Bruno-Europole ? « Elle a été manipulée ! », rétorquent les placiers, qui assurent se tenir à la disposition de la justice pour en dire davantage.
En somme, à entendre les placiers, la journaliste du Dauphiné libéré et les bénévoles de l’Union de quartier Berriat-Saint-Bruno-Europole seraient tombés sur des témoins peu fiables. Reste à savoir comment juger de la fiabilité d’un témoin…
« Vous savez : c’est humain d’en mettre dans sa poche »
Quoi qu’il en soit, force est de constater que les avis des commerçants sont partagés sur le sujet. Au hasard et en toute discrétion, nous questionnons plusieurs vendeurs, aussi bien sur les marchés Saint-Bruno que de l’Estacade.
La plupart attestent de l’honnêteté des placiers. « Ça se passe bien. Il est très sympa », affirme une vendeuse. Un autre déclare : « Il est toujours là pour nous arranger, lorsqu’on a un souci de stationnement. » Deux frères présents sur le marché depuis 2008 l’assurent : « Jamais aucun placier ne nous a demandé quoi que ce soit en dehors du droit de place ! »
Par contre, l’avis de cet autre commerçant ambulant semble plus mesuré sur l’honnêteté de la profession : « Les placiers sont très corrects à Grenoble. Ici, ils sont réglos. Par contre, j’en ai vu dans d’autres villes qui avantageaient ceux qui étaient là à l’année. »
Et certains ne se font pas prier pour écorner la réputation des placiers. Il ne faut ainsi guère attendre longtemps pour tomber sur deux commerçants dont les propos franchissent la ligne rouge. Le premier a vu des choses, sait des choses, mais ne veut rien dire, sinon lancer ce genre de petites phrases : « Vous savez, c’est humain d’en mettre dans sa poche… »
Quant au second, droit dans les yeux, il martèle : « Les placiers ? Tous des corrompus, mais tous ! Ils gagnent bien plus que moi, que vous… Ils ont des maisons secondaires. Demandez-leur ! ». A‑t-il, vu, personnellement, un commerçant graisser la patte d’un placier ? Il fait mine de ne pas entendre la question. Pas téméraire non plus, le commerçant prévient en tournant les talons : « Bon, je ne vous ai rien dit ! »
Un témoignage sur des faits de corruption remontant à plus de vingt ans
Que penser toutefois de cet autre témoignage très accusateur que Place Gre’net n’a pas diffusé sur son site pour ne pas tomber, à son tour, sous le coup d’une plainte pour diffamation ? Intrigués, nous avons contacté la vendeuse, qui a désormais arrêté son activité.
Elle nous a transmis son nom et prénom et assure être prête à témoigner à visage découvert. Et qu’affirme-t-elle ? Qu’il y a plus de vingt ans, sur le marché Saint-Bruno, elle donnait 100 francs au placier sous le manteau, au lieu de 5, pour être bien installée. « Ça a toujours été comme cela, même si ce n’est pas normal… Mais on acceptait parce qu’on faisait une bonne vente là où j’étais située. »
Les placiers réunis dans la salle de réunion de Maître Boulloud écoutent ce témoignage que Place Gre’net leur rapporte, éberlués. Aussitôt, ils interrogent : qui est cette commerçante ? José et Jackie sont les plus anciens de l’équipe. Ils étaient dans le service à l’époque. Ils ne voient vraiment pas de quelle commerçante il pourrait s’agir.
José prévient : « On n’a rien à voir avec cette affaire… On était six ou sept à l’époque mais on a vu passer tellement de gens… » Ce témoignage leur semble, du reste, invraisemblable. Comment cette vendeuse pouvait-elle bien choisir sa place à la barbe de tous ? Cela leur semble techniquement impossible… « On ne peut pas se permettre de privilégier quelqu’un. Le tirage est transparent ! », soutient José.
Tirage au sort, au vu et au su des marchands
Comment procède, concrètement, un placier à Grenoble pour distribuer les emplacements ? Retrouvons Frédéric sur le marché. La trentaine bien tassée, il est placier depuis 2009. Auparavant, il occupait la fonction d’agent de surveillance de la voie publique. Une profession où il faut faire souvent preuve d’autorité et de diplomatie face aux contrevenants, deux qualités qui lui servent toujours quotidiennement…
La première tâche de Frédéric en arrivant sur un marché ? Distribuer les places encore disponibles aux commerçants occasionnels et voyageurs de passage, sachant que le nombre d’emplacements est limité.
Placement à la discrétion du placier ? Pas du tout. Frédéric procède à un tirage au sort. Dans la main, il tient un petit sac avec des jetons numérotés de 1 à 100. Dans l’autre, sa liste de présence.
De temps à autre, avant de faire procéder au tirage, le placier demande au commerçant de lui montrer un document attestant de son droit d’exercer son métier de vendeur, par exemple.
Chacun à leur tour, les vendeurs tirent ainsi un jeton à l’aveuglette. Le placier annonce le numéro qui vient d’être tiré, l’inscrit sur sa fiche de présence, puis range le jeton dans sa poche. Et ainsi de suite.
A huit heures tapantes, fin du tirage. Tous les commerçants présents ont tiré un numéro. Le plus petit numéro peut choisir sa place, puis ce sera au vendeur qui a tiré le numéro suivant de choisir la sienne, etc.
« En fonction du monde, ils déballent entre 4 à 6 mètres, cela dépend », estime le placier. Une règle du jeu à comprendre. Encore faut-il jouer le jeu, justement.
Les récalcitrants ne sont pas rares, comme ce marchand de chaussures, ce matin. Il a déjà planté son stand, au milieu du marché, faisant fi du tirage au sort. Pas content que le placier vienne lui rappeler le règlement, il monte sur ses grands chevaux. Le placier reste ferme, parvient à lui faire tirer un numéro. L’autre repart dans son coin en pestant et finit par se calmer.
Avant et pendant l’installation des marchands, le placier est à l’affût
Un peu avant le tirage, le placier a jeté un coup d’œil du côté des stands des vendeurs réguliers. Une commerçante a pris plus d’emprise que son abonnement ne l’y autorise… Le placier lui demande de bien vouloir réduire son étal. « Il faut laisser une place à tout le monde ! », lance Frédéric.
Ce dernier passe son temps à remettre tout le monde dans les clous. La commerçante essaye quand même de négocier : « Mais il y aura bien assez de place pour tous ! » Pas tant que cela : le marché est au final rempli à ras bord.
Vers 8 h 45 environ, les quarante commerçants non sédentaires ont enfin tous une place attribuée pour la matinée. Les voilà, à présent, affairés à déballer leur marchandises : lunettes de soleil, accessoires, fleurs en plastique, fripes, casseroles, bonbons… Frédéric surveille encore quelques instants que les uns n’empiètent pas sur les plates-bandes des autres. « Il arrive que pendant qu’un commerçant va chercher sa marchandise, un autre s’attribue son espace, pensant qu’il n’y a personne ou que le vendeur est parti. » Le placier passe également en revue les places de stationnement, vérifie qu’il n’y a pas de véhicule mal garé qui entraverait la circulation des marchands. Auquel cas, il devra appeler la fourrière…
Frédéric quitte le marché Saint-Bruno pour se diriger au café, avant de procéder à l’encaissement des droit de places sur celui de l’Estacade. Au café, il retrouve Dimitri, un collègue. Ils sont deux aujourd’hui pour superviser l’ensemble des marchés à Grenoble. Ce petit temps leur permet de faire le point, de se communiquer les nouvelles : untel a renouvelé son abonnement, untel n’a pas encore transmis ses papiers, etc.
La discussion prend fin et voilà Frédéric sur le marché de l’Estacade, muni à présent d’un boîtier de régisseur et d’une petite sacoche avec un fond de caisse nécessaire pour rendre la monnaie.
Ainsi paré, il démarre la tournée d’encaissement des droits de place des commerçants de l’Estacade, avant d’enchaîner avec ceux de Saint-Bruno.
Occupés à vendre, certains commerçants ne réclament pas leur monnaie
Le calcul est simple. Un vendeur dispose d’un stand de 6 mètres. A raison d’1,6 euro le mètre, la note s’élève à 9,60 euros. Le placier annonce le montant, auquel le commerçant s’attend. Lequel lui tend un billet de 10 euros et lui dit de garder la monnaie. De la corruption déguisée ? Juste un pourboire ? Rien de tout cela selon les placiers. « Quand ils ont du monde, ils n’ont pas le temps de nous rendre la monnaie, ce qui pourrait leur faire perdre une vente », explique Frédéric.
La scène se reproduit plusieurs fois sur le marché Saint-Bruno. Les commerçants occupés avec un client sont pressés d’en finir avec le placier et ne réclament pas leur monnaie. Questionné sur cette pratique, le marchand hausse les épaules : « Mais qu’est-ce que je vais m’embêter à lui demander la monnaie ! » Frédéric la leur dépose néanmoins avec leur reçu, avant de passer au commerçant suivant.
Le placier encaisse également les chèques des abonnés. Et puis arrive ce jeune vendeur qui lui demande un « certificat de présence ». De quoi s’agit-il ? D’une personne avec un bracelet électronique devant justifier de l’endroit qu’elle a fréquenté dans la journée. Le placier le lui remet. « On rencontre beaucoup de gens très différents ! », commente-t-il en aparté. Les encaissements se poursuivent. Le placier doit rester vigilant. Il a déjà eu affaire à des petits malins qui ont voulu l’embrouiller dans ses comptes. « J’ai pris une assurance en cas de vol de la caisse parce qu’en cas de problème c’est moi qui devrai payer de ma poche ! », lance-t-il.
Les placiers réclament la présence de la police sur les marchés
Les placiers tiennent à le faire savoir : « [Leur] métier est difficile, usant, et même dangereux. » Mais, fait remarquer José, « le taux d’absentéisme est néant ». Officiant sur les marchés en semaine, comme les week-ends et les jours fériés, les placiers ne sont pas remplacés en cas d’absence pour maladie ou congés. Effectif au complet ou réduit, l’équipe de placiers doit faire tourner les marchés toute l’année.
Bien que souffrant de sa jambe, Étienne ne s’est ainsi pas mis en arrêt pour ne pas perturber le service… « Et nous ne sommes jamais véritablement en pause. On nous contacte chez nous sur le portable à tout moment », précise l’un d’entre eux.
Loin d’être une sinécure, leur métier est en outre « stressant ». L’ambiance peut tourner très vite au vinaigre, quand certains commerçants rechignent à appliquer le règlement du marché, ou se chamaillent entre eux pour un mètre de stand…
Les placiers réclament d’ailleurs depuis des années la présence de la police à leurs côtés. « Cela se fait ailleurs, mais pas ici… Il y a trente cinq ans, on avait tout de même une brigade des marchés ! », se souvient José. Frédéric relate, lui, avoir été très sérieusement menacé un jour. « Un commerçant s’apprêtait à m’attaquer avec une serpette. Il a été retenu… J’aurais pu finir sur le bitume », se souvient-il. La raison de cet accès de violence ? Le commerçant contournait le règlement et n’avait pas accepté d’être recadré…
La balle est à présent dans le camp de la justice
Bref, considérant leurs conditions de travail et leur dévouement à la tâche, les placiers de Grenoble digèrent d’autant plus mal la décision de la Ville de Grenoble de retirer sa plainte contre le journal de l’Union de quartier. « Ils ne nous ont même ont pas prévenus ! »
Et le journal n’a pas présenté des excuses attendues. « Le problème est que l’Union de quartier ne s’est pas excusée, rappelle Dimitri, alors que la Ville lui demandait de le faire ».
Les placiers ont, quoi qu’il en soit, pris les devants. Leur plainte contre X pour diffamation est désormais sur la table du juge. L’enjeu ? Tordre le coup à la rumeur de corruption qui pèse sur eux. D’ici toutefois à ce que la vérité éclate au grand jour, il faudra être patients… la justice étant une institution très occupée.
Séverine Cattiaux
- * Tous les prénoms des placiers ont été changés
Nota Bene : Eric Piolle, maire (EEVL) de Grenoble, pas plus qu’Élisa Martin (Parti de gauche) première adjointe, n’ont donné suite à nos demandes d’interview réitérées.