Une nouvelle fois, la Commission européenne a échoué mardi 30 mai à trouver un accord sur les critères scientifiques qui permettraient de définir précisément ce qu’est un perturbateur endocrinien. La question n’est pas anodine puisque la réglementation qui va être mise en place va justement dépendre de la définition de ces substances chimiques agissant comme des leurres hormonaux et suspectées d’être à l’origine de maladies.
C’est aussi à partir de ces critères que pourra être dressée une liste de produits, essentiellement des pesticides et des biocides, qui pourraient être interdits sur le marché européen. S’ils parviennent à se mettre d’accord, les pays européens seront les premiers à prendre de telles mesures dans le monde.
Mais, depuis la première mouture proposée en juin 2016, et après trois ans de retard – Bruxelles avait jusqu’en décembre 2013 pour lister ces fameux critères – la Commission européenne n’a jamais réussi à réunir la majorité qualifiée des États membres.
Rémy Slama et Michèle Bonneton mettent en cause les lobbys
En cause ? Une définition jugée trop restrictive, notamment par la France, et qui fait le jeu des lobbys industriels. Une position que défend à Grenoble l’épidémiologiste Rémy Slama, auteur de plusieurs études sur le sujet. Celui-ci a interpellé Bruxelles à plusieurs reprises, notamment le 7 avril dernier dans une lettre ouverte signée par plusieurs chercheurs européens et américains. Une position que soutient aussi la députée de l’Isère Michèle Bonneton, qui réclame une harmonisation au niveau européen. Cela attendra encore un peu… Nouvelle tentative de vote avant l’été ?
PC