REPORTAGE VIDÉO – Une trentaine de manifestants ont défilé dans Grenoble ce mardi 25 avril à l’appel de l’Automobile club dauphinois. L’objectif ? Dénoncer, de manière symbolique à travers cette opération intitulée « On marche pour la voiture », les mesures jugées « discriminatoires et injustes » prises à l’encontre des automobilistes par la Ville de Grenoble et la Métropole.
« La faible mobilisation ? C’est vrai que nous n’avons pas inondé la presse de notre manifestation et nous ne sommes pas là pour embêter le monde », explique Christian Simonetti, le président de l’Automobile club dauphinois (ACD). Ce même club qui, à travers l’opération « On marche pour la voiture », a appelé – de manière très confidentielle – ses sympathisants et autres commerçants à venir manifester, ce mardi 25 avril, leur « ras le bol des mesures discriminatoires et injustes qui se succèdent à Grenoble depuis 3 ans ».
Une première pour le vénérable club qui, depuis sa création, n’était jamais descendu dans la rue. Mais aussi une communication tellement discrète qu’au final ils n’étaient guère plus d’une vingtaine au départ de la manifestation devant la gare de Grenoble. Malgré tout, le cortège s’étoffera quelque peu au cours de sa progression vers l’hôtel de ville de Grenoble, puis le siège de la Métropole, mais sans jamais atteindre plus d’une grosse trentaine de participants.
« Non à la vignette écolo ! »
En tête du cortège sous la bannière « La vignette : une pastille de trop ! », Christian Simonetti, casqué, pilote une voiture à pédale rouge qu’il a nommée « La Piolit ». Le suivent à pied les “marcheurs pour la voiture contre la pastille” tandis que deux tractions avant de collection – Automobile club oblige – font office de voitures balais.
« Oui aux vélos, non aux autoroutes à vélos dans Grenoble ! », « J’ai besoin de mon auto », « Non à la vignette écolo » ou encore « Préservez nos métiers, nos emplois, notre liberté », pouvait-on lire sur les quelques pancartes et banderoles brandies en silence puisque aucun slogan n’était scandé par le petit groupe.
Dans la ligne de mire des manifestants, le projet Cœur de ville, cœur de Métropole (CVCM), la banalisation des 30 km/h, les autoroutes à vélos, la tarification des parkings ou encore les déposes rapides « oubliées » dans la restructuration de la gare multimodale de Grenoble. Le pompon revenant à la mise en application, depuis ce 1er janvier, de la fameuse « pastille écolo qui frappe injustement et sans aucune efficacité les plus démunis », est-il indiqué sur l’appel à manifester.
Retour en images sur cette mini-manifestation dont Christian Simonetti revendique le caractère symbolique et bon enfant.
Reportage Joël Kermabon
« Nous ne sommes pas pour le tout voiture »
« Nous ne sommes pas pour le tout voiture. Nous aussi on veut du multimodal, mais où la voiture a encore sa place […] Nous aussi, nous voulons respirer du bon air frais […] mais nous voulons des mesures appropriées, justes et efficaces », explique l’Automobile club dauphinois dans le communiqué imprimé à l’occasion de cette manifestation.
Un communiqué axé principalement sur la fameuse pastille jugée « ségrégative [puisque] pendant les pics elle oblige des personnes âgées, des handicapés ou des travailleurs à rester à la maison », affirme l’association.
Et puisqu’il est question de pastilles, l’Automobile club dauphinois en a repris le concept. En effet, 3 000 vignettes où il est affirmé « Je suis écolo, je garde ma vieille auto » sont en cours d’impression. Elles seront remises aux adhérents « et aussi à ceux qui râlent » en même temps que leur récépissé de cotisation, nous précise Alain Freyssinet, vice-président de l’ACD.
Joël Kermabon