Le Center parcs de Roybon est illégal. Ainsi en a décidé la cour administrative d’appel de Lyon le 16 décembre 2016. La partie de ping-pong procéduriale jouant les prolongations, et le groupe Pierre & Vacances ayant fait appel, le dossier est sur la table du Conseil d’Etat. Rien ne dit que le projet se fera. Ni qu’il ne se fera pas. Pour la petite scutellaire, le sort est pourtant pour ainsi dire scellé. Administrativement parlant en tout cas.
La petite scutellaire, c’est une petite fleur violette, rare et donc protégée en Rhône-Alpes, que l’on trouve surtout dans le massif des Bonnevaux et le plateau de Chambaran, là où est prévu le Center parcs. Pourrait-elle être le grain de sable qui enraye la machine, au même titre que d’autres espèces, faunistiques ou floristiques, protégées ? Le législateur a la parade.
Pour pouvoir détruire des espèces protégées, il y a des dérogations. Le Conseil national de protection de la nature (CNPN) a même donné son feu vert pour déroger à la protection de la petite scutellaire. Pour faire simple, on peut détruire, à condition de protéger à côté. C’est le principe bien pratique de la compensation.
Ainsi, un arrêté préfectoral de protection du biotope est en projet, soumis à la consultation du public jusqu’au 9 avril. Lequel autorise la destruction de la petite scutellaire sur la zone du Center parcs moyennant compensation… plus loin. Grâce à quoi les petites fleurs repérées dans la prairie et les vallons tourbeux du Grand Julin sur une surface de près de 2,4 hectares, seront elles, protégées. Un obstacle est ainsi levé. Et tant pis si le Center parcs lui n’a pas fini son marathon judiciaire…
PC