« Qui imagine le général de Gaulle recevoir de bon matin la visite de la police ? » Stéphane Gemmani (res)sort les crocs contre Laurent Wauquiez. Attaqué par le président de la région Auvergne – Rhône-Alpes pour dénonciation calomnieuse concernant une soirée d’appels aux dons en faveur de François Fillon, le conseiller régional d’opposition répond sur le terrain de la déontologie et de la transparence.
Alors que la participation de Laurent Wauquiez à une soirée privée d’appel aux dons en faveur de François Fillon durant un voyage officiel en Chine est dénoncée par Stéphane Gemmani, le président de région affirme pour sa part que cette soirée n’a pas coûté un euro à la collectivité. Et attaque Stéphane Gemmani pour dénonciation calomnieuse.
Le Parquet de Lyon a de son côté ouvert une enquête préliminaire contre Laurent Wauquiez pour détournement de fonds publics.
Une « stratégie dilatoire », estime Stéphane Gemmani
Attaqué par le président de la région Auvergne – Rhône-Alpes pour dénonciation calomnieuse, Stéphane Gemmani se dit pour sa part serein. « J’aborde cette plainte avec sérénité, n’ayant fait que mon devoir de citoyen et d’élu », écrit-il. « Les faits transmis au procureur de la République sont connus de tous, issus des enquêtes menées par la presse. C’est le Parquet qui a décidé d’ouvrir une enquête préliminaire », rappelle l’élu d’opposition.
Stéphane Gemmani voit dans cette plainte une « stratégie dilatoire » : « Laurent Wauquiez fait diversion en tentant de créer une affaire dans l’affaire, fidèle à l’adage de Charles Pasqua, pour tenter de masquer ses propres turpitudes et semer la confusion, avec néanmoins moins de savoir-faire », écrit-il.
Stéphane Gemmani demande une prise en charge juridique par la Région
Non sans ironie, le conseiller régional ajoute qu’il va demander « l’octroi de la protection fonctionnelle à la Région ». Une disposition permettant entre autres à un élu de bénéficier d’une protection juridique lorsqu’il est attaqué dans le cadre de ses fonctions.
« La protection pénale comprend les frais de justice, mais pas la condamnation, compte tenu du principe de la personnalité des peines », précise les textes gouvernementaux. En somme, Stéphane Gemmani demande au Conseil régional de prendre financièrement en charge sa défense, dans le cadre d’une plainte déposée… par son président.
« Je demande en outre à Laurent Wauquiez si, dans cette affaire prétendument privée, il a fait appel aux moyens de la Région (service juridique, service presse, cabinet) pour organiser sa défense », ajoute encore l’élu. Qui s’étonne que « l’annonce de la plainte censée déposée contre [lui] a[it] pu l’être par des moyens publics, à savoir ceux de la Région et de son service presse composé d’agents publics rémunérés avec des deniers publics ».
L’élu d’opposition exige une totale transparence de la Région
Mais Stéphane Gemmani ne s’arrête pas là. « La plainte supposée déposée par Laurent Wauquiez me fonde à aller plus loin dans la transparence et le souci de la manifestation de la vérité sur les pratiques de l’exécutif régional. Toute ambiguïté entre la campagne électorale et la vie de la Région doit être levée », juge-t-il.
Et l’élu de demander la publication de la liste des agents recrutés au siège de la Région depuis son élection, de ceux placés sous l’autorité du directeur de cabinet de Laurent Wauquiez, ou encore des collaborateurs des membres de l’exécutif régional. La liste est loin d’être exhaustive : sont également demandés par exemple les ordres de mission de chaque collaborateur du président de Région, frais de bouche et de téléphonie inclus…
« Laurent Wauquiez veut que nous parlions moralité et éthique ? J’y suis prêt et je ne suis pas le seul car nos concitoyens veulent et doivent savoir ce qui se passe à la Région Auvergne – Rhône-Alpes », conclut Stéphane Gemmani, toujours avec « sérénité ».
FM