FOCUS – Pour sa quinzième édition, du 5 au 9 avril prochains, le Printemps du Livre promet de réunir toutes les générations de lecteurs. Au menu : pas moins de quarante-deux écrivains, près de 95 rencontres publiques, et des nouveautés autour de la musique et de l’image. Suivez le guide !
« Le Printemps du Livre est l’un des rares festivals organisés par un réseau de bibliothèques », affirme Corinne Bernard, adjointe à la culture à la Ville de Grenoble. En multipliant les partenariats avec les librairies, les associations et les établissements scolaires et universitaires, « la Ville de Grenoble et les bibliothèques encouragent la littérature sous tous ses aspects », poursuit l’élue.
Les récents événements – liés à la fermeture de certaines bibliothèques grenobloises – n’auraient pas perturbé le bon déroulement et la solide coopération entre la Ville et le réseau des bibliothécaires, à en croire Carine d’Inca, responsable du festival, et Annie Brigant, directrice des bibliothèques.
Tout au contraire, le festival s’est diversifié. Cette année, il accueille quarante-deux écrivains d’horizons très divers. De la littérature pour enfants à la celle pour adultes, en passant par la BD aux dessins de presse, sans oublier la poésie et la philosophie, le festival réunit des auteurs emblématiques de la rentrée littéraire.
De plus, les espaces publics, mis à disposition par la Ville pour accueillir le festival, offrent de plus grandes capacités de création artistique. « Cette année, le musée et le théâtre de Grenoble ouvrent leurs portes au festival et s’investissent véritablement dans ce projet », explique Carine D’Inca.
« Littérature musicale » au théâtre de Grenoble
Trois des écrivains invités au Printemps du Livre sont aussi musiciens ; un mélange de deux univers complémentaires. L’ancien chanteur et parolier du groupe Zebda, Magyd Cherfi, animera ainsi une lecture musicale au Théâtre de Grenoble, le samedi 8 avril.
Autre création inédite pour le Printemps du Livre, l’adaptation musicale du roman Idaho Babylone. Un récit sur les dérives extrémistes, religieuses et politiques, aux États-Unis. L’écrivain Théo Hakola a aussi composé la musique de ce spectacle, qui réunit sur scène un pianiste, une violoniste et l’actrice Dominique Reymond. Rendez-vous le 9 avril au Théâtre de Grenoble pour le découvrir.
Place à l’image et à la photographie
Même si l’illustration était déjà mise sous les projecteurs lors de la dernière édition, la programmation lui accorde cette fois une place toute particulière. Aucun profil n’a été oublié : dessinateurs de presse, de BD, d’albums, de romans, pour enfants et adultes… Mais aussi des photographes qui animeront de multiples rencontres et expositions.
Autre nouveauté, des lectures vivantes sont programmées au Musée de Grenoble, dans une logique de « correspondances baudelairiennes ». Des écrivains réciteront un extrait de leur livre, en résonance avec une œuvre de la collection du musée. En mêlant littérature et beaux-arts, l’initiative permet un autre rapport à l’image. « Les auteurs en sont ravis », certifie Carine d’Inca.
L’exil et la solidarité, thèmes forts du festival
En plein dans l’actualité, l’exil et l’accueil des réfugiés sont aussi au cœur des romans de Natacha Appanah, de Velibor Colic, et du philosophe Guillaume le Blanc. Tous animeront des conférences pour présenter, à travers leurs ouvrages, leurs visions de la solidarité internationale.
Deux expositions photographiques montreront par ailleurs la réalité de l’exil. Celle du photojournaliste Vincent Nguyen, « Mayotte terre d’écueils », offre un éclairage sur la précarité des sans-papiers de l’Océan Indien.
« Mauvais temps » retrace quant à elle l’histoire et le parcours de migrants syriens, irakiens ou afghans, à leur arrivée en Grèce. La photographe, Maryvonne Arnaud, décrit ses œuvres teintées d’humanisme comme une « incitation à s’impliquer dans ce moment de notre histoire. À regarder en face ces femmes et ces hommes, à se mettre dans leur peau, et enfin peut-être à se reconnaître ».
Anaïs Mariotti