DÉCRYPTAGE - La Cour des comptes fustige, dans un référé, la gestion comptable et budgétaire de l'Institut d'études politiques de Grenoble sur la période 2011-2014. Le rapport, sommaire, apporte toutefois autant de réponses qu'il soulève de questions. Comment a-t-on pu laisser dériver la gestion de l'établissement pendant toutes ces années sans que les autorités de tutelle ou chargées du contrôle ne s'en émeuvent ? Aujourd'hui, l'école redresse doucement la barre mais les zones d'ombre demeurent…
La charge est sévère. Coïncidence ? Elle a été rendue publique la veille de la réélection, à l’unanimité, du directeur de Sciences Po Grenoble. Dans un référé* diffusé le 13 mars 2017, accompagné de la réponse de la ministre de tutelle Najat Vallaud-Belkacem, la Cour des comptes revient sur la gestion budgétaire et comptable de l’Institut d’études politiques (IEP).
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le premier président de la juridiction financière, l’ex-Grenoblois Didier Migaud, ne prend pas de gants. La Cour des comptes s’est penchée sur la période 2011-2014. 2011, c’est la fin du mandat de l’ancien directeur, Olivier Ihl. Depuis début 2012, le politologue, qui enseigne toujours à Sciences Po, a passé le relais à Jean-Charles Froment. Que s’est-il passé pendant ces quatre années passées au crible par les magistrats ?
On savait l’école en difficulté, la Cour des comptes en dresse un portrait peu flatteur. Dans un document de six pages, consacré également aux écoles de Bordeaux et Aix-en-Provence, les magistrats tancent Grenoble. « Compte-tenu de l’importance et de la récurrence des désordres comptables et financiers constatés, la Cour n’a pas pu procéder à l’analyse financière des comptes », notent-ils.
Un déficit jusqu'à - 400 000 euros
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