Figure clé de la résistance française, elle a consacré sa vie à raconter les horreurs d’Auschwitz. Décédée il y a un an, Simone Lagrange s’est éteinte à l’âge de 85 ans, le 17 février 2016 à Grenoble. Pour le premier anniversaire de sa disparition, la mairie lui rend hommage demain à 18 heures, à l’Hôtel de Ville de Grenoble.
« Une amoureuse de la vérité s’est éteinte. Simone Lagrange nous a fait grandir. À chacun de faire vivre son engagement pour une société libre », avait déclaré Eric Piolle sur son compte Tweeter, le 17 février 2016, jour de son décès. Célèbre pour son récit historique nécessaire à la mémoire collective, Simone Lagrange s’est ainsi éteinte à Grenoble, il y a presque un an jour pour jour.
Pour ce triste anniversaire, la mairie a décidé de rendre hommage, en présence d’Eric Piolle, à cette figure héroïque de la déportation et de la résistance, le jeudi 16 février, à l’Hôtel de Ville de Grenoble. Un film-documentaire, relatant des témoignages, sera diffusé à 18 heures. Il sera suivi à 18 h 30 d’une conférence animée par Alain Chouraqui, le président de la Fondation du Camp des Mille. Avec pour thème, « le décryptage des ressorts de la haine » et « la résistance à l’extrémisme et au racisme », qui ont autrefois conduit aux horreurs de la Seconde Guerre mondiale.
Une figure héroïque de la résistance
Issue d’une famille juive originaire du Maroc, Simone Kadoshe – devenue plus tard Simone Lagrange – alors âgée de 13 ans, est arrêtée par la Gestapo à Lyon, en juin 1944. Avec ses parents, elle est interrogée puis torturée par Klaus Barbie, surnommé « le boucher de Lyon ». Le chef de la Gestapo lyonnaise, célèbre pour sa cruauté, cherchait à savoir où se cachaient les autres membres de la famille Kadoshe.
En mai 1987, Simone témoignera lors du procès historique de Klaus Barbie, jugé pour crime contre l’Humanité, à la Cour d’assises de Lyon. « J’ai reçu la première paire de gifles de ma vie. Mon père a tenté de s’interposer, on lui a mis un revolver sur la tempe », racontera Simone Lagrange lors du procès, rapporte Le Figaro.
Témoin des atrocités d’Auschwitz-Birkenau, Simone Lagrange est la seule de sa famille à être revenue des “camps de la mort”. Adulte, elle a consacré sa vie à la lutte contre l’extrémisme et le racisme. À travers ses livres, elle témoigne de la réalité des camps de concentration mais aussi et surtout des dérives inhumaines et barbares de la xénophobie.