EN BREF – L’association Vivre à Grenoble dénonce le démarrage hâtif de la construction de l’immeuble Salammbô sur l’îlot Marceline de la Zac Flaubert. Actis, le bailleur et constructeur du bâtiment, ne disposerait pas, pour l’heure, d’un permis de construire dûment signé par la Ville. Et plus largement, c’est la forte densité de l’îlot qui pose souci aux militants.
L’association Vivre à Grenoble, qui lutte contre l’excès de densité en ville, est de nouveau très fâchée contre la Ville de Grenoble. Cette dernière entend en effet construire 405 logements (selon ses sources) sur l’îlot Marceline, portion de quartier située entre la Bifurk et l’avenue Marcelin Berthelot.
« C’est beaucoup trop de logements pour une si petite parcelle ! », estiment les militants de Vivre à Flaubert et Vivre à Grenoble.
« Il faut penser à la ville dans trente ans ! Eric Piolle s’engageait [engagements 78 et 80, ndlr] à revoir toutes les Zac à son arrivée, mais il s’est glissé dans les chaussons de ses prédécesseurs », regrettent-ils amèrement. « Il n’y a pas eu de vraie concertation […] Après avoir essayé de discuter avec Vincent Fristot, Eric Piolle, et de [se] faire entendre », l’association Vivre à Grenoble est bien décidée désormais à empêcher, coûte que coûte, la construction de l’îlot Marceline en l’état…
La construction d’Actis a démarré, dès janvier, sans permis signé
L’association s’est donc résolue, en février 2015, à mettre des bâtons dans les roues du premier immeuble susceptible de sortir de terre, en l’occurrence le bâtiment Salammbô du bailleur Actis, qui comprend 37 logements sociaux sur 6 et 8 étages. C’est ainsi que le permis déposé par Actis, le 18 décembre 2014, a été partiellement annulé le 22 septembre 2016 par le tribunal administratif. Ce dernier a donné raison à l’association Vivre à Grenoble, l’auteur du recours gracieux.
Pour se conformer aux demandes du tribunal administratif, Actis a dûment entrepris les modifications attendues. En l’espèce, le bailleur a revu le local à vélos de façon à l’intégrer davantage dans le bâtiment. Il a aussi porté de 18 à 24 le nombre de places réservées aux locataires de Salammbô dans le futur parking sillo. Le permis ainsi modifié a été déposé en décembre 2016. Or, pour l’heure, ce document n’a pas reçu la signature officielle de la Ville de Grenoble. Pour autant, la construction a démarré, dès le mois de janvier.
Une requête déposée en Conseil d’État depuis novembre
L’occasion était trop belle. Vivre à Grenoble a convoqué la presse ce lundi 13 février à midi pour dénoncer la précipitation avec laquelle le bailleur Actis lance la construction de son immeuble, et ce en dehors du cadre légal. Même si, à n’en pas douter, la deuxième mouture du permis de construire devrait être signée, sous peu, par la Ville.
Fin de l’histoire ? Pas tout à fait, puisque Vivre à Grenoble a déposé, en novembre dernier, une requête en Conseil d’État, toujours contre la construction d’Actis. A charge de l’association de bénévoles de payer des frais de justice, s’élevant entre 3 000 et 6 000 euros. Mais quand on n’aime vraiment pas la densité, on ne compte pas…
Séverine Cattiaux
Nota bene : Le maire de Grenoble, Eric Piolle, président d’Actis n’a pas donné suite à notre demande d’interview.