« Des contradictions à toutes les sauces ». C’est ainsi que l’opposition de gauche du Conseil régional Auvergne – Rhône-Alpes présente le programme de l’Assemblée plénière du 9 février, la première de l’année 2017. Le Rassemblement citoyen, écologiste et solidaire digère mal le “menu” concocté par l’équipe du président de Région Laurent Wauquiez.
« Il y a parfois un monde entre l’affichage politique et la réalité des délibérations soumises au vote des élues régionaux », dénoncent ainsi dans un communiqué les membre du groupe d’opposition. Qui articulent leur propos autour de trois « contradictions ».
Les élus d’opposition accusent d’abord Laurent Wauquiez de vouloir « sauver le train en finançant les routes ». La Région annonce consacrer 25 millions d’euros au sauvetage de petites lignes ferroviaires, mais en investira 154 autres dans les routes. Un « appui démesuré aux routes ou aux grands projets qui ne servent pas l’intérêt des Auvergnats et Rhônalpins » pour Jean-Charles Kohlhaas, de la commission transports.
Langue française obligatoire sur les chantiers
Autre contradiction ? Laurent Wauquiez voudrait « défaire en région ce que la droite fait à l’Europe ». La Région va ainsi proposer un texte à l’assemblée contre le travail détaché. « C’est quand même le Parti populaire européen qui, avec la directive Bolkestein en 2006, a ouvert la porte à l’ultra-libéralisation de l’Europe », note Andréa Kotarac.
Et le membre de la commission économie de déplorer que l’une des premières mesures proposées soit… d’obliger de parler français sur les chantiers. « Le contrôle de cette mesure est inapplicable dans les faits », ajoute-t-il par ailleurs.
Après les chasseurs, trois millions d’euros aux pêcheurs
Enfin, la troisième « contradiction » soumise par le RCES est moins criante. Les élus de gauche dénoncent en effet la subvention allouée cette année aux pêcheurs. Une convention de 3 millions d’euros s’inscrivant dans la logique “environnementale” de la Région qui, jusqu’à présent, profitait surtout aux chasseurs.
Une somme « disproportionnée », juge Fabienne Grébert, de la commission environnement, « alors que les associations environnementalistes telles que la Frapna ou le réseau Graine sont en train de licencier à tour de bras ». Et l’élue de condamner une « politique clientéliste » qui « va causer des dégâts très importants dans la région. »