EN BREF – Les véhicules les plus polluants ne pourront pas circuler dès mardi 24 janvier dans Grenoble et aux abords de la ville. La faute à un épisode de pollution qui touche désormais une grande partie de l’Hexagone. Alors que le nombre de villes qui ont mis en place de telles mesures se compte sur les doigts d’une seule main, la carte de France des dispositifs de lutte contre la pollution de l’air ressemble pour l’heure à un grand bazar.
Pollution atmosphérique : limitation de vitesse sur la rocade Sud de Grenoble – © Véronique Serre
Après cinq jours consécutifs de pollution de l’air aux particules fines et alors que l’épisode s’étend à toute la France, les interdictions de circulation se suivent… et ne se ressemblent pas.
Après Paris et Lyon lundi, Grenoble va donc interdire, dès ce mardi 24 janvier dans son centre et à ses entrées, la circulation des véhicules les plus anciens, considérés comme les plus polluants.
Les voitures immatriculées avant le 1er janvier 1997 n’ont donc plus le droit de traverser la capitale du Dauphiné, de même que les poids lourds immatriculés avant le 1er janvier 2001 et les véhicules utilitaires légers d’avant le 1er octobre 1997, tant que le dispositif préfectoral est maintenu.
Moyennant quoi, un seul ticket permettra de circuler tout au long de la journée sur l’ensemble du réseau des transports en commun, que ce soit de la Métropole, du Voironnais ou du Grésivaudan, ainsi que sur le réseau TransIsère qui dépend du Département. Mais pas dans les TER qui, eux, relèvent de la Région…
Finie la pédagogie, place aux contrôles ?
Reste que, pour l’heure, la carte des quelques mesures anti-pollution mises en place dans l’Hexagone ressemble encore à un grand foutoir. Paris qui, pour la première fois lundi, a mis en place la circulation différenciée après avoir fait une croix sur la circulation alternée, reprend le dispositif grenoblois… en le restreignant aux entournures. En effet, dans la capitale et la petite couronne, l’interdiction concerne non seulement les véhicules non classés, c’est‑à dire-immatriculés avant 1997, mais également les voitures de classe 5, immatriculées avant 2001.
A Lyon et Villeurbanne au contraire, le choix a, là, été fait de coupler la vignette Crit’air et la circulation alternée. Ce mardi, par exemple, seuls les véhicules qui ont la bonne vignette ou des plaques paires peuvent rouler.
Pollution dans la cuvette grenobloise : pour la première fois, les véhicules les plus polluants (immatriculés avant 1997) étaient interdits de circuler le 10 décembre 2016. © Patricia Cerinsek
En décembre dernier, Grenoble avait déjà restreint la circulation pendant huit jours. Une mesure alors à visée pédagogique (les éventuels contrôles n’étant pas verbalisés), qui avait officiellement permis de reporter une partie du trafic sur les transports en commun et le vélo, mais dont on ignore toujours l’impact sur les niveaux de pollution de l’air.
Des interdictions de circulation malgré le défaut d’informations
Depuis le 1er janvier, changement de ton : tout contrevenant est verbalisable (22 euros l’amende), même si tout n’est pas au point… Le dispositif d’information sur les axes routiers concernés par l’abaissement des vitesses maximales – préalable aux interdictions de circuler et censées juguler les pics de pollution –, laisse par exemple à désirer. On cherche toujours les panneaux limitant la vitesse à 70 km/h dans la traversée de Grenoble. Ce week-end, les véhicules respectant les limitations de vitesse revues à la baisse ne courraient pas les rues…
Comme on attend toujours que sorte le décret ministériel rendant obligatoire la fameuse vignette censée faciliter les contrôles par les forces de l’ordre. En attendant, le défaut de pastille n’est pas verbalisable. Mais le fait de circuler avec un véhicule interdit de rouler ce jour-là si…
Patricia Cerinsek