REPORTAGE VIDÉO – A l’orée du premier tour de l’élection primaire de la gauche et des écologistes de ce 22 janvier, les jeunes militants du Mouvement des jeunes socialistes de l’Isère (MJS) sont plus que jamais mobilisés. Ce mercredi 18 janvier, ils rencontraient les étudiants du campus universitaire pour leur exposer les tenants et les aboutissants de la « primaire citoyenne » au cours d’une opération de tractage.
« L’idée c’est de distribuer des tracts pour sensibiliser les étudiants au fait qu’il y a une élection primaire à la fin de cette semaine et de leur expliquer quels sont les enjeux du vote », explique Hugo David, animateur fédéral du Mouvement des jeunes socialistes de l’Isère (MJS).
Ce mercredi 18 janvier, à l’heure de la pause méridienne, un petit groupe de militants du mouvement est ainsi allé à la rencontre d’étudiants du domaine universitaire devant l’arrêt de tramway Bibliothèques universitaires. Le lieu n’a pas été choisi au hasard : c’est à cet arrêt que sont implantés cafétérias et autres commerces de bouche où convergent beaucoup d’étudiants, offrant ainsi aux jeunes socialistes le maximum de possibilités de contacts.
« Les gens sont plutôt réceptifs et nous réservent un accueil positif »
Une tâche un peu ingrate, les personnes abordées n’étant pas toujours disponibles, souvent pressées entre deux cours ou tout simplement pas intéressées. Mais il en faut plus pour décourager les jeunes gens. Notamment Coline, militante au MJS et responsable “jeunes” de la campagne de Benoît Hamon. « Les gens sont plutôt réceptifs et nous réservent un accueil positif. Et puis, quand les personnes nous paraissent intéressées, nous en profitons pour parler de nos autres actions. Mais nous donnons surtout des informations concernant ce week-end [le premier tour de la primaire, ndlr] », commente la jeune fille.
De fait, l’objectif n’est pas de militer pour tel ou tel des sept candidats de La belle alliance en lice mais bien d’apporter aux étudiants des informations sur les modalité de vote des primaires citoyennes, ces 22 et 29 janvier. Et aussi de communiquer sur leurs enjeux.
« Ce que nous voulons leur démontrer c’est qu’ils ont tout intérêt à aller voter parce que beaucoup des candidats ont des projets intéressants pour eux », explique Hugo David. Pour illustrer ses propos, l’animateur fédéral cite pêle-mêle la proposition de Manuel Valls consistant à mettre en place un revenu pour les 18 – 25 ans afin de lutter contre la dépendance, les propos d’Arnaud Montebourg « qui nous parle énormément de travail » ou encore Vincent Peillon, lequel « nous parle d’Erasmus et de relancer l’Europe afin d’intensifier la mobilité apprenante pour les jeunes ».
La proposition de revenu de base universel a la cote
Parmi les autres propositions, un « véritable projet de société » devrait, selon Hugo David, intéresser les jeunes au plus haut point, particulièrement celui de Benoît Hamon.
« Le revenu de base universel permettrait aux jeunes de lutter contre la dépendance vis-à-vis de leurs parents, des acteurs sociaux… Et nous sommes assez fiers que cette proposition des jeunes socialistes – que nous défendons depuis un an – ait été reprise par un candidat qui, aujourd’hui, s’impose dans le débat public », se félicite le militant socialiste.
Et de poursuivre. « Cela permettrait de lutter efficacement contre la pauvreté des jeunes qui sont les plus touchés par la précarité, sachant qu’un jeune sur deux est contraint de travailler pour pouvoir financer ses études », constate Hugo David.
Telles sont, en substance, les grandes lignes du message que tenaient à faire passer les jeunes socialistes de l’Isère et que le petit groupe s’est employé à diffuser, deux heures durant et malgré le froid, auprès des jeunes et moins jeunes qu’il rencontrait. Retour en images sur cette opération de tractage.
Reportage Joël Kermabon
« Toutes les sensibilités sont représentées au sein du MJS »
« Le Mouvement des jeunes socialistes ne se positionne pas pour tel ou tel candidat. Nous défendons des valeurs et, si un candidat soutient notre projet, et relaye nos idées, nous allons bien entendu l’encourager », affirme Hugo David. La raison ? « Toutes les sensibilités sont représentées au sein du MJS, ce qui explique que, par conséquent et pour l’heure, nous nous limiterons à une mission d’information ».
Ce qui n’empêche pas le jeune militant d’exposer ses convictions et, partant, celles de son mouvement quant aux valeurs de la gauche et aux combats qu’elle aura à mener lors de l’élection présidentielle qui se profile.
Les jeunes socialistes à gauche de la gauche ?
Alors, les jeunes socialistes sont-ils à gauche de la gauche ? « Traditionnellement, le Mouvement des jeunes socialistes est plus à gauche que ses aînés du Parti socialiste, c’est historique, ça a toujours été comme ça. Maintenant, nous ne sommes pas dans la position complètement débile et sectaire d’un Jean-Luc Mélenchon qui refuse tout dialogue », fustige Hugo David.
Pour ce dernier, hors de l’union de la gauche, point de salut. « L’union de la gauche doit pouvoir se faire impérativement dans une logique de coopération avec nos aînés socialistes, même si nous ne partageons pas forcément leur ligne politique », estime le jeune socialiste. Le militant n’a aucune hésitation. Pour lui, les choses sont claires.
« Même si, effectivement, nous sommes plus à gauche que le PS, nous sommes tout de même là pour faire en sorte que la gauche soit représentée à l’élection présidentielle et que nous puissions gagner la bataille des idées. »
Joël Kermabon