Les représentant des personnels de l’Université Grenoble-Alpes réclamaient pour le personnel non enseignant une prime exceptionnelle de fin d’année d’au moins 300 euros nets. Elle devrait s’échelonner entre 95 et 250 euros. C’est en tout cas ce qui a été voté par le conseil d’administration de l’université le 16 décembre dernier, après le mouvement de grogne qui a agité le campus fin novembre.
En proie à des difficultés budgétaires, l’université de Grenoble avait notamment décidé, pour se serrer la ceinture, de supprimer les primes de fin d’année à ses personnels Biatss, les agents des bibliothèques, ingénieurs, administratifs, techniciens, social et santé. Avant de faire machine arrière.
En tout, c’est une enveloppe globale de 560 000 euros qui sera répartie entre les personnels. Un « effort conséquent dans un contexte budgétaire contraint », pour sa présidente Lise Dumasy, mais un geste jugé insuffisant par les représentants des personnels.
Des primes deux fois moindres qu’avant la fusion
Avant la fusion, dans le meilleur des cas, la prime de fin d’année versée aux Biatss se montait à 600 euros. Las, en ces temps de disette budgétaire, pas question pour la direction de s’aligner sur le mieux-disant qui prévalait avant la fusion. Ce sera deux fois moins.
Contexte budgétaire contraint ? L’université de Grenoble, dont le budget 2017 affiche un déficit de 5,2 millions d’euros (1,5 million d’euros de plus qu’en 2016), se dit sous dotée. Les 352 millions d’euros de subventions de l’État ? Pas suffisants alors que les charges de personnel se montent à elles seules à 363 millions d’euros.
Vers une université à deux vitesses ?
La pilule de l’austérité serait peut-être passée si elle avait été équitablement distribuée. La prime de charge administrative allouée aux quinze vice-présidents et quinze chargés de mission ? 205 000 euros. Soit respectivement 12 000 et 5 000 euros chacun. La prime fusion versée à 1 700 des 2 400 Biatss ? 390 000 euros. Soit entre 200 et 260 euros bruts chacun. Et encore pas tous.
Les représentants des personnels, qui réclamaient que la prime versée aux vice-présidents et chargés de mission soit diminuée de moitié, comme a été divisée par deux le montant des primes de fin d’année versées aux Biatss, ont demandé l’ouverture de négociations sur l’amélioration du régime indemnitaire pour les catégories B et C. Car contrairement à la catégorie A, les ingénieurs d’études, de recherches et assistants d’ingénieurs, les techniciens et adjoints techniques n’ont pas été réévalués en 2016… Université à deux vitesses ?
Discussions en vue sur la politique RH
En attendant, l’UGA a pris les devants pour 2017. Et adopté une motion affirmant « qu’aucune prime exceptionnelle de fin d’année ne pourra dans l’avenir être versée au personnel tant que l’établissement est en déficit ». Pour le reste, des discussions devraient s’ouvrir sur la politique des ressources humaines, avec l’objectif de réduire la précarité et de réévaluer le socle indemnitaire des plus basses catégories. Une rencontre entre la direction et les syndicats est d’ailleurs prévue dès ce 2 janvier 2017. A suivre donc…
PC