En plus de la circulation alternée, Lyon va s’essayer aux certificats qualité de l’air, emboîtant ainsi le pas à Grenoble. D’autres épisodes de pollution étant annoncés, après une brève accalmie qui a permis de lever le dispositif sur la métropole lyonnaise, le préfet de Région a annoncé jeudi 15 décembre la mise en place de la vignette automobile dans le département du Rhône.
Reste que le dispositif n’est pas complètement calqué sur celui de Grenoble puisqu’il emprunte à la fois à la circulation alternée et aux vignettes. A Lyon, les certificats qualité de l’air s’appliquent ainsi les jours de circulation alternée. L’automobiliste est prié de suivre…
Si le niveau de pollution est important, mais pas critique, tous les véhicules équipés d’une vignette entre 0 et 3 peuvent circuler, et ce quelle que soit leur plaque d’immatriculation. Soit environ 70 % du parc automobile. Les 30 % restants devront respecter, eux, le dispositif de circulation alternée.
Si la pollution devient critique, seuls les véhicules avec une vignette de 0 à 2 pourront circuler. Tous les autres devront donc suivre le dispositif de circulation alternée. Objectif : gagner en réactivité. Alors que Paris a fait le choix de la circulation alternée, Grenoble celui des restrictions de circulation basées sur l’ancienneté des véhicules, Lyon a coupé la poire en deux. Pour ce qui est de la cohérence des dispositifs au niveau national, on repassera…
Un problème de cohérence des dispositifs
« Alors que pour ces deux métropoles [Lyon et Grenoble, ndlr], comme pour l’ensemble des zones urbaines, la question de la qualité de l’air est cruciale pour assurer la qualité de vie des habitants, il est essentiel d’améliorer la lisibilité et la cohérence des dispositifs s’appliquant sur nos territoires, pour in fine renforcer leur efficacité », souligne d’ailleurs Christophe Ferrari, le président de la Métropole de Grenoble dans un communiqué.
Une nécessité de cohérence et de pragmatisme qui a parfois quelque difficulté à s’affranchir des querelles politiciennes. Alors que, à Grenoble, la gratuité des transports en commun s’applique à la Métro, au Voironnais, au Grésivadan, ralliés par le réseau de bus du Département de l’Isère, la Région, via son réseau de TER, ne veut toujours rien entendre.
Représailles de Laurent Wauquiez ?
S’exprimant sur France bleu, Laurent Wauquiez a mis en parallèle sa décision de ne pas appliquer la gratuité avec le choix de la ville de Grenoble de se retirer du financement du projet de ligne à grande vitesse Lyon-Turin. Représailles, comme le soutient le maire de Grenoble ?
« Par ses déclarations, Laurent Wauquiez allie l’irresponsabilité à la bassesse politique, accuse Eric Piolle dans un communiqué. Assurer la santé publique des populations est une priorité qui devrait rassembler l’ensemble des élus de la République, comme le montre le dispositif de lutte contre la pollution qui rassemble le Département de l’Isère, la Métropole et la Ville de Grenoble. Je demande à Laurent Wauquiez de cesser son chantage politicien et d’appliquer sans attendre la gratuité dans les TER, afin d’inciter le plus grand nombre d’Isérois à laisser leurs voitures au garage. »
PC