Une lettre ouverte, signée par des organisations syndicales étudiantes et des associations féministes, vient d’être adressée à Lise Dumasy, présidente de l’Université Grenoble-Alpes (UGA), et à Patrick Levy, président de la Communauté d’universités et établissements (Comue). Son objet : dénoncer des soirées étudiantes jugées sexistes, notamment celles organisées dans le bar SOS Apéro de Grenoble, et appeler les destinataires de la lettre à les condamner publiquement.
Se basant sur la charte antisexisme récemment adoptée par la Commission formation et vie universitaire (CFVU) de l’Université Grenoble-Alpes, les signataires – parmi lesquels l’Unef, Solidaires étudiant.e.s ou encore Osez le féminisme 38 – jugent « exécrables » les publicités pour les soirées organisées par certains “bureaux des étudiants” (BDE).
Ces publicités « utilisent le corps de la femme comme un objet de vente pour attirer les étudiant-e‑s à ces soirées », estiment les signataires, qui pointent du doigt le bar SOS Apéro, rue Colbert à Grenoble, accusé d’encourager ce genre de publicité, et d’avoir refusé le dialogue.
SOS Apéro conteste les accusations et s’estime diffamé
« Banalisation du sexisme », « culture du viol »… C’est peu dire que le bar n’apprécie pas ces accusations. Sur la page Facebook de l’Unef, les gérants de SOS Apéro répliquent : « Vous n’êtes jamais venus nous voir et avez, VOUS, refusé la discussion en supprimant nos messages. »
Affirmant que les BDE ont une totale liberté concernant les choix de leurs publicités, le bar envisage même de s’en remettre à la justice, s’estimant diffamé. « Accuser un bar de sexisme et de prôner la culture du viol est […] puni par la loi. Nous sommes choqués […] de voir qu’il existe des personnes qui défendent des idées qui ne s’avèrent pas réelles plus loin que dans leurs esprits. »
Et quand, pour illustrer ce qu’il considère comme une « culture du viol », un internaute publie la photographie d’une employée de SOS Apéro récoltant des soutiens-gorges lors d’une soirée, cette dernière ne manque pas de réagir : « Parler de viol alors que je suis en train de distribuer des putains de goodies [cadeaux publicitaires, ndlr] parce que je travaille dans un bar. […] je m’en tape les ovaires que ça ne te plaise pas ! »