La circulation alternée, c’est ( bientôt ) fini ? Mis en place à Paris, imposé à Lyon, le dispositif qui exclut de la circulation lors d’un pic de pollution, les véhicules en fonction du côté pair ou impair de leurs plaques d’immatriculation, a visiblement fait long feu. L’annonce a été faite samedi 10 décembre, en Conseil des ministres, alors que l’épisode de pollution qui perdure est considéré comme le plus long et le plus intense depuis dix ans.
A l’avenir, dans les villes régulièrement confrontées à des épisodes de pollution, la circulation alternée est donc amenée à être remplacée par un dispositif de restriction de circulation des véhicules fondé sur les certificats qualité de l’air, à l’image de celui mis en place à Grenoble, et activé depuis ce samedi 10 décembre.
En effet, depuis ce week-end, les véhicules de plus de vingt ans sont interdits de rentrer et de circuler dans la capitale du Dauphiné. Et, dès lundi, le pic de pollution étant parti pour perdurer, le dispositif sera élargi.
Les voitures diesel de plus de dix ans interdites lundi ?
Ainsi, il sera interdit aux voitures essence immatriculées avant le 1er janvier 1997 de circuler de même qu’aux voitures diesel immatriculées avant le 1er janvier 2006, aux poids lourds, bus et autocars essence immatriculés avant le 1er octobre 2001, aux poids lourds, bus et autocars diesel immatriculés avant le 1er octobre 2009 ainsi qu’aux deux-roues immatriculés avant le 1er juillet 2004. Soit un quart du parc automobile. En parallèle, les réseaux de transports en commun TAG, Togo Grésivaudan et Pays Voironnais seront gratuits de même que Métrovélo.
Le dispositif grenoblois devrait donc être étendu à d’autres villes. Paris a ainsi annoncé mettre en place une zone à circulation restreinte dès la mi-janvier et mettre en route les certificats qualité de l’air le 16 janvier. Une annonce gouvernementale qui satisfait les élus grenoblois.
« Depuis plus deux ans, la Métropole et le syndicat mixte des transports en commun, aux côtés de l’Etat, de la ville de Grenoble et des territoires voisins, travaillent à la conception et la mise en oeuvre d’un dispositif de réduction de la durée et de l’intensité des pics de pollution progressif et efficace, reposant sur l’information des habitants, la réduction de vitesse et la restriction de circulation des véhicules polluants en cas d’épisode de pollution persistant, souligne le président de la Métro Christophe Ferrari dans un communiqué. Aujourd’hui, ce dispositif est un modèle et je m’en réjouis. »
Reste à évaluer l’efficacité du dispositif. Ses initiateurs tablent sur une baisse de 8 % de la concentration en particules fines PM 10 les 5e et 6e jour de pollution. Au-delà de 7 jours, sur une baisse de 37 %.
PC