FOCUS – La première rencontre des Communs métropolitains s’est déroulée ce jeudi 17 novembre à Grenoble. Son objectif ? Ouvrir un espace de discussion à gauche, à l’échelle métropolitaine « afin de dépasser les postures d’affrontements systématiques ». L’occasion de rassembler de nombreuses personnalités issues de toutes les familles politiques de la gauche et de la société civile.
C’est une assemblée politiquement hétéroclite qui se trouve réunie ce 17 novembre dans l’espace de coworking Col’inn réservé pour l’occasion à la tenue de la première Rencontre des communs métropolitains.
Beaucoup d’élus appartenant à différents courants de la gauche : socialistes, communistes, écologistes, encartés ou non… Mais pas seulement, puisque des représentants de la société civile sont également présents ainsi que des associatifs ou encore des sympathisantes de Nuit debout Grenoble.
Foin des chapelles ! Tous sont là, du moins Mondane Jactat, conseillère municipale déléguée à la santé et à la politique de prévention, tient-elle à l’affirmer, « à titre individuel ».
« Nous avons des valeurs communes mais n’arrivions pas à nous parler »
Un œcuménisme par ailleurs totalement assumé par le groupe, encore informel, qui déclare vouloir ainsi accueillir « tous ceux qui font un pas de côté ». Une manière de briser la glace de la banquise politique ? « Nous avons des valeurs communes mais au titre de certaines postures nous n’arrivions pas à nous parler. L’idée c’est de débattre ensemble autour de la question métropolitaine puisque, aujourd’hui, elle fait commun dans nos vies, dans notre quotidien, dans ce que nous sommes », explique Céline Deslattes, présidente du Planning familial de l’Isère mais aussi ancienne élue et militante socialiste.
Les groupes de réflexion auraient-ils le vent en poupe en cette fin 2016, à quelques encablures des échéances électorales ? Après le laboratoire d’idées lancé par Stéphane Gemmani au début de l’année, l’émergence des Communs Métropolitains – nom de ce rassemblement – n’est peut-être pas une coïncidence.
Quoi qu’il en soit, c’est bien une réflexion à l’échelle de la Métropole qu’entend mener ce 17 novembre cet autre think tank, en proposant d’en explorer « entre gens de gauche les fractures et les fragilités » au cours d’une première réunion. Les idées émergentes permettront ensuite de dégager les thèmes des trois autres rencontres programmées par le groupe. Ceci pour le contenu, passons à la méthode.
Trois grands témoins ont été conviés pour lancer cette rencontre initiale : Lise Dumasy, la présidente de l’Université Grenoble-Alpes, Luc Gwiazdzinski, professeur à l’Institut de géographie alpine (IGA), et Gerald Dulac, président du groupe d’économie solidaire Ulisse. À charge pour ces derniers d’ouvrir le ban et d’évoquer ces fameuses fractures métropolitaines à travers le prisme de leurs engagements professionnels ou personnels. Une manière de défricher un tant soit peu le terrain et d’orienter la réflexion avant les tables rondes.
Dégager une feuille de route pour les prochaines rencontres
Après ces introductions, les participants se sont répartis en trois tables afin de prendre en charge les différentes thématiques abordées par les grands témoins. Une première table devait se préoccuper « des savoirs comme moteurs du territoire et les interactions ville-université ». Une deuxième allait plancher sur « l’économie pour faire une place juste aux perdants d’aujourd’hui à travers la question de l’insertion », tandis que la troisième s’attelait à la lourde tâche, ça ne s’invente pas, que celle « de trouver les lieux et imaginaires du commun au-delà des origines, des âges et du territoire ». Un think thank vous avez dit ?
A la fin de cette soirée d’intenses cogitations, un apéro de restitution des travaux menés aux différentes tables a permis de proposer la feuille de route des prochains rendez-vous des Rencontres des communs métropolitains.
Pour autant, au-delà de la pertinence des échanges, quelle en est la finalité ? Quand on évoque les échéances électorales, les participants balaient l’insinuation, estimant à juste titre que les échéances locales sont encore bien trop lointaines. Et que, d’autre part, « il n’est nul besoin d’attendre des élections pour commencer à réfléchir », comme le souligne Yann Mongaburu. Cela s’entend, mais nous avons insisté et interrogé Céline Deslattes.
Joël Kermabon