DÉCRYPTAGE - Entre inquiétude des associations, baisse des budgets ou des subventions et objectifs ambitieux de la Métro, quel état des lieux dresser du logement social dans l'agglomération grenobloise à la veille de l'adoption d'un Programme local pour l'habitat 2017-2022 ?
Actuellement en pleine préparation, le Programme local pour l'habitat (PLH) 2017-2022, s'apprête à être voté à la fin de l'année. En jeu, ni plus ni moins que l'orientation de la politique de l'habitat de la Métro pour les six ans à venir. Avec quels moyens et quelles ambitions pour le logement social en Isère ?
Pour l'association Un toit pour tous, ce PLH n'est « pas à la hauteur des nécessités », a t-elle jugé dans une lettre adressée aux conseillers communautaires de la Métro en juin 2016. « Un PLH frileux et rétréci conduirait à maintenir, voire accroître les difficultés des habitants de la Métro : des loyers élevés, un accès et un maintien difficile dans le logement, un secteur du logement social bloqué, moins de sorties d'hébergement, plus de sans-abri. »
Des budgets en diminution
À ce PLH « frileux », s'ajouteraient « des budgets en diminution », mentionne encore Un toit pour tous. Ce que confirme Stéphane Duport-Rosand, président de l'Association des bailleurs sociaux de l'Isère (Absise) : « Que ce soit au niveau de l'État ou de certaines collectivités locales, il y a effectivement des baisses d'aides, notamment sur la construction. Nous avons déjà interpellé les partenaires, que ce soit le Département, la Métro, les communes… »
« Nous voulons montrer combien certaines démarches peuvent avoir un impact important, ajoute Stéphane Duport-Rosand. On essaie de sensibiliser, par exemple, sur l'enjeu des taxes foncières ou des taux d'intérêt afin de maintenir et d'accroître le rythme de la production. »
La directrice de l'Opac 38 et vice-présidente de l'Absise Isabelle Rueff tient, de son côté, à rappeler un changement marquant du modèle de financement : « Jusqu'ici, c'était surtout des aides de l'État, qui venaient aider une opération et permettaient d'être sélectif. Aujourd'hui, c'est un système de prêts qui se met en place, à des conditions avantageuses certes, mais qui pose tout de même un certain nombre de problèmes. »
Mais encore ? « D'abord, un prêt, ça se rembourse… Et deuxièmement, c'est un prêt qui n'est pas sur une opération mais pour un opérateur, ce qui ne permet plus d'être sélectif. Non seulement, cela pèse sur nos fonds propres, mais cela engendre une absence de maîtrise pour les collectivités de savoir ce qui se fait sur leur territoire. Ce que permettait le système de subventions. »
1000 logements sociaux de plus par an
En ce qui concerne le PLH, « les éléments de financement ne sont pas encore finalisés », fait savoir Christine Garnier. La 5e vice-présidente de la Métro, en charge de l'habitat, du logement et de la politique foncière, tient surtout à rappeler les objectifs fixés pour ce qui concerne le logement social : 1 000 logements supplémentaires et 1 000 logements réhabilités par an. Une grande ligne directrice confirmée par les bailleurs sociaux.
Christine Garnier précise avoir rencontré Un toit pour tous et estime avoir rassuré l'association, en particulier sur une mauvaise interprétation de données très techniques pouvant prêter à confusion. Rassuré, le responsable de l'association Michel Delafosse ne l'est pourtant pas tant que cela…
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