Le Front national de l’Isère organise, ce vendredi 4 novembre à 18 h 30 devant la mairie de Saint-Martin-d’Hères, « un rassemblement patriote pour dire non à l’installation des migrants en Isère ». Dans le même temps, un collectif d’organisations antifascistes et antiracistes appelle à une contre-manifestation unitaire.
Et ce alors même que la préfecture de l’Isère annonce que 52 migrants en provenance d’Île-de-France ont rejoint, ce 2 novembre, les 25 personnes déjà accueillies la semaine dernière dans le centre d’accueil et d’orientation (CAO) de Saint-Martin-d’Hères. Ce centre leur propose un l’hébergement temporaire ainsi qu’un accompagnement administratif, sanitaire et social. Notamment pour ce qui concerne la constitution d’un dossier de demande d’asile, d’aide au retour ou encore pour l’éloignement, si le cas échoit. Le tout financé à 100 % par l’État.
Soixante-dix mineurs également accueillis en Isère
Par ailleurs, ce mercredi 2 novembre, 70 mineurs non accompagnés venant de Calais ont été accueillis dans le département. Vingt d’entre eux sont entrés dans des établissements existants. Les cinquante autres sont accueillis pour quelques jours au CAO de Saint- Hilaire-du-Rosier géré par l’association Adoma, en vue de leur transfert dans un centre adapté pour les mineurs isolés dans la Loire dès le début de la semaine prochaine.
« Le préfet de l’Isère, Lionel Beffre, veut imposer l’installation de dizaines de migrants issus de la jungle de Calais dans le département de l’Isère, sans vous consulter par référendum ! », s’insurgent les frontistes. Et de poursuivre : « La région Auvergne Rhône-Alpes compte près de 750 000 personnes vivant sous le seuil de pauvreté, c’est-à-dire avec moins de 840 euros par mois. Il est donc inadmissible de dépenser de l’argent public pour accueillir des migrants ! », justifie le parti d’extrême droite.
Vive réaction des organisations antifascistes et antiracistes
Des arguments qui n’ont pas manqué de faire vivement réagir un certain nombre d’organisations antifascistes et antiracistes. Notamment Ras l’front, le Réseau de lutte contre le fascisme, l’Union nationale lycéenne (UNL), Solidaires étudiants, Nuit debout Grenoble… qui appellent à une contre-manifestation le même jour à Saint-Martin-d’Hères.
« Pour ne pas laisser l’extrême droite et apparentés prendre la rue, vomir leur haine, nous devrons contrer leurs arguments d’exclusion, prendre la parole et surtout montrer notre solidarité pour l’accueil des réfugiés », s’indigne le collectif. « La France doit être une terre d’accueil, le statut de réfugiés doit leur être donné et les mineurs isolés doivent pouvoir être scolarisés », clament les contre-manifestants, qui souhaitent vivre dans « une France mixte et sans racistes ! »
JK