Le 20 octobre, le sort d’Ecopla, dernier fabricant français de barquettes aluminium pour l’alimentaire, sera scellé. Le tribunal de commerce de Grenoble, qui a examiné mercredi 5 octobre l’appel de l’ordonnance du juge commissaire par les ex-salariés de l’entreprise installée à Saint-Vincent-de-Mercuze, a mis son jugement en délibéré.
Les ex-Ecopla contestaient le choix du tribunal de céder le parc de machines de l’entreprise, pour 1,5 million d’euros, au groupe italien Cuki Cofresco, écartant de fait leur proposition de Scop. Le tribunal avait justifié sa décision par la proposition du repreneur italien de s’engager à rembourser la dette sociale de l’entreprise.
Mercredi, après la tournée et le soutien des candidats à la Présidentielle, il y avait du monde pour soutenir les ex-Ecopla devant le palais de justice. Jusqu’au commissaire régional au redressement productif, Simon-Pierre Eury, venu plaider à la barre la cause des salariés. Mais rien ne dit que les arguments de l’envoyé spécial du ministère de l’Économie – la viabilité économique du projet de Scop et la défense de l’intérêt général – ne fassent pencher la balance.
La présidente du tribunal l’a d’ailleurs rappelé, écartant les pressions en tous genres : « Le juge statuera en droit et non dans un réflexe citoyen ou autre. »
L’appel des ex-Ecopla est-il recevable ? Pas pour le procureur de la République. Pour le représentant du ministère public, un candidat évincé ne peut pas faire appel. « Sauf si les intérêts de cette partie sont en jeu », a plaidé l’avocat des ex-Ecopla. Réponse dans quinze jours.